Marionnettes n Strings est un récit légendaire mais aussi une belle histoire d?amour. Ce film d?animation du réalisateur danois Anders Ronnow Klarlund était à l?affiche, samedi, à la salle Ibn Zeydoun (Riad el-Feth), et ce, dans le cadre de la semaine du film européen. S?inscrivant dans le genre fantaisie où le film associe magnifiquement à la mythologie décrite tant avec beauté qu?avec tragédie une vision de notre univers, donc de notre humanité, Strings, qui signifie ficelles, est un bel assortiment d?un monde de marionnettes. C?est l?histoire d?un prince qui s?est mis en route pour venger la mort de son père, mais à sa grande surprise, il découvre la réalité : ses véritables détracteurs sont issus de son entourage. Plus tard, dans cette aventure dramatique et dans cette histoire de destin et de vitalité, où le combat entre le mal et le bien s?annonce inévitable, le prince rencontre, quand il s?y attend le moins, l?amour grâce à une femme. Et de cet amour, de la rencontre de deux êtres, au départ ennemis mais devenus amants, s?installe la paix, tombe la servitude et cesse la guerre. Naît ainsi une nouvelle humanité, et un présent tout nouveau se pointe au lever du jour. La lumière brille à nouveau sur le monde. Strings est un film d?animation qui comprend comme seuls protagonistes des pantins à travers lesquels le réalisateur ne cherche pas à distraire le public, mais s?emploie à raconter une histoire, celle des hommes, la nôtre. Il recourt pour cela au mythe faisant ainsi ressortir la réalité humaine aussi bien dans son contraste que dans sa complexité : une humanité tiraillée par les guerres, affaiblie par la haine ainsi que par la tyrannie, et asservie par les rancunes. Mais il y a toujours, quelque part, des hommes qui ?uvrent pour le bonheur des autres : ils dénouent les entraves de l?histoire pour montrer à l?humanité le chemin menant à la liberté et à la paix. Strings est une véritable prouesse technique : c?est un film éloquent et à caractère musical. Les fils qui tiennent chacun des pantins sont comme les cordes d?une harpe. Chaque fil est une note. Il suffit de prêter une ouïe attentive et sincère, pour pouvoir, lorsque les marionnettes se meuvent, écouter les tonalités. C?est dans l?imagination de chacun que la partition s?écrit et se joue avec élégance et justesse. Le film se veut également une peinture faite de formes et de couleurs conférant ainsi à l?histoire toute sa richesse et son esthétique, plus de teneur dans le contenu et davantage d?attrait dans la représentation.