Projet Une étude épidémiologique sur les travailleurs des unités industrielles jouxtant oued El-Harrach et des consommateurs de poisson sera prochainement menée par des spécialistes étrangers. C?est ce qu?a indiqué le Dr Mitsuo Yoshida, conseiller supérieur à l?Agence de coopération internationale japonaise (Jica) présent en Algérie à l?occasion d?un séminaire sur «La pollution et la protection de l?environnement en Algérie». Cette étude permettra de connaître l?étendue des dégâts causés sur le métabolisme des Algériens ciblés par cette étude après qu?on eut découvert que oued El-Harrach dépassait de 30 fois les normes acceptées mondialement. Cela risque, selon M. Yoshida, d?avoir des répercussions sur l?homme et le poisson à cause de substances toxiques découvertes, notamment le mercure. Réputée dangereuse pour la santé, cette substance peut causer d?énormes dégâts au corps humain. Ainsi, des études épidémiologiques menées dans ce sens indiquent l?existence de troubles de développement neuro-comportemental liés à une exposition au méthyle mercure à travers la consommation du poisson. Une fois dans l?eau, le mercure peut se transformer en méthyle mercure, une substance extrêmement toxique qui s?accumule dans les tissus des poissons et autres organismes aquatiques, avec une nocivité potentielle pour la santé humaine. Nombre d?études ont attribué des lésions cérébrales chez des nourrissons au poisson contaminé par le mercure consommé par leur mère. Ce fut le cas au Japon dans la baie de Minamata dont les eaux étaient contaminées par les produits chimiques déversés par une usine utilisant du mercure. Ce qui a engendré «la maladie de Minamata» touchant plus de 1 200 personnes. Il s?agit d?une pathologie neurologique grave et permanente due à l?intoxication aux composés de mercure et caractérisée par une dysarthrie, une ataxie, une perte de la vision périphérique et des malformations congénitales. Et c?est chez les pêcheurs japonais se nourrissant de poisson que les symptômes ont été détectés après qu?une usine s?est installée dans la région. Il aura fallu à l?Etat nippon plus de 500 millions de dollars et quinze années d?efforts pour dépolluer la région. Chez nous et faute de données claires, on ignore la gravité de la situation. Notre poisson est-il contaminé ?