Danger Le mercure est à un niveau de concentration dans l?oued el-Harrach dépassant de? 30 fois les normes requises par l?OMS ! Incontestablement, la plus passionnante des communications données lors du séminaire à l?hôtel Sofitel d?El-Hamma, a été celle de l?expert et membre de l?Agence japonaise de coopération internationale (JICA), Mitsuo Yoshida. C?était, en effet, une communication rigoureusement scientifique. Le conférencier était peu enclin à la complaisance lorsqu?il s?agissait d?interpeller sur les graves dangers qui guettent notre pays du fait de l?accroissement de la pollution industrielle depuis quelques années. Nous devons désormais à ses recherches en coopération avec d?autres de ses pairs entre ingénieurs algériens et japonais, ces terribles conclusions sur la présence, «grande concentration», a-t-il plutôt affirmé, de métaux toxiques, d?un «nombre considérable» de déchets industriels «déposés illégalement» ainsi que des migrations d?hydrocarbures, à oued El-Harrach. Ce sont ces produits et non pas, tel qu?on en avait la certitude jusqu?ici, les déversements des eaux d?égouts et autres immondices, qui constituent les véritables facteurs de pollution des eaux de cet oued. Le conférencier citera les différents genres de substances toxiques aussi dangereux que le chlore, le sodium, l?arsenic et surtout le mercure. Celui-ci, dont les propriétés sont connues pour leur extrême toxicité est à un niveau de concentration dans cet oued dépassant de? 30 fois les normes requises par l?OMS ! Avant de s?appesantir sur les conséquences potentielles de ces déchets sur la santé du citoyen, M. Yoshida imputera la responsabilité de ce «viol» écologique aux entreprises industrielles situées à la périphérie de ce cours d?eau au niveau des zones industrielles de la région de Semmar, notamment. «Ces unités ont le tort, a-t-il reproché, de procéder au jet des déchets sans traitement préalable.» Et pour illustrer le niveau du danger potentiel causé par ces entreprises, le conférencier s?autorisera à jouer les arbitres pour attribuer deux cartons rouges à deux d?entre elles et neuf cartons jaunes à neuf unités, sans toutefois les nommer. Son exposé sur la maladie de «Minamata», qui a été particulièrement mortel pour la population japonaise, a manifestement ému et surtout alerté l?assistance. C?est que si par malheur les eaux de l?oued venaient à se jeter dans la baie d?Alger, ce seraient des quantités de mercure qui s?y déposeraient du coup et contamineraient le poisson et donc mortellement les potentiels consommateurs algériens.