Superstition Dans la Perse ? actuellement l?Iran ? les magiciens étaient très nombreux. On y retrouve toutes les pratiques du monde ancien. L?islam, si l?on en croit les témoignages des auteurs arabes du Moyen Age, n?a pas fait disparaître ces pratiques. Dans un passage, Al-Djahid?, cité par Tewfic Fahd, dans son ouvrage sur la divination arabe, énumère ainsi les pratiques magiques des Persans. «Les Persans tiraient des pronostics de tout ce qu?ils voyaient et entendaient et pratiquaient l?interprétation des omens (présages) et la physiognomonie (interprétation des traits du visage) dans toute chose, tout genre et tout événement, tels que le fait d?entendre des paroles, ou un cri d?oiseau, ou la chute d?une pierre, ou le bruissement du vent dans les arbres, ou bien de rencontrer de face un animal?» Et ce n?était pas tout : les Persans tiraient des présages de la forme du corps humain et animal, ils touchaient les veines et, d?après les palpitations qu?ils percevaient, ils tiraient des présages ! D?autres pratiques magiques, comme le jet des osselets, des dés ou l?observation des omoplates des bêtes pour en tirer des présages, étaient connues ailleurs. On relève aussi l?observation des traces de pas sur le sol (qiyafa chez les Arabes) pour deviner les traits de caractère d?une personne, ses intentions ou son comportement ! Comme les Grecs, les Persans ne partaient pas à la guerre sans consulter les magiciens : si l?issue des combats était incertaine, on évitait d?aller guerroyer. Sur les champs de bataille, on se montrait très attentif à la direction du vent. S?il soufflait vers l?est, la victoire était «au maître de l?Orient», c?est-à-dire à l?armée postée à l?est ; s?il soufflait vers l?ouest, la victoire était au «maître de l?ouest», l?armée postée à l?ouest, etc.