On croit que durant les quarante jours de deuil, l?âme du mort continue à «tourner» autour de ses proches et qu?il entend tout ce qu?ils disent, et voient tout ce qu?ils font. La même âme, dit-on, tourne autour de ses objets personnels, notamment ses vêtements, c?est pour cette raison qu?on ne les laisse pas à la maison et qu?on les donne aux pauvres. «Sedeq leh?wayedj lmiyet, bach ma tdur-ch ruhu aâli-hum» (donnez les habits du mort pour que son âme ne tourne pas autour) ! La fin du deuil ne signifie pas la fin de la tristesse, mais une étape dans le retour à la normale. Le rite principal est l?organisation d?un repas funèbre, généralement un couscous à la viande. Les familles riches, notamment dans les campagnes, égorgent, à l?occasion, des moutons ou un b?uf. Selon les moyens dont on dispose, on invite les proches, les amis et les voisins. Quand la famille du défunt est pauvre, on peut recourir à la tawsa ou solidarité communautaire : chacun participe, avec de l?argent ou des dons en nature, aux dépenses. Certaines familles organisent aussi, en plus du quarantième jour, un «troisième jour», telt eyyam, au cours duquel on offre également un repas. Certaines familles se contentent du troisième jour, supprimant, à cause des dépenses occasionnées, le quarantième. Souvent, on profite du rite du quarantième jour pour construire la tombe du défunt. Après le quarantième jour, on se remet progressivement à la vie normale. Les femmes, qui ont perdu leur mari, observent toujours une période de retraite pendant plusieurs semaines encore, pour être sûre qu?elles ne sont pas enceintes. C?est seulement après une période précise qu?elles peuvent se remarier. En général, les hommes qui ont perdu leur épouse se remarient, eux aussi, après le quarantième jour.