Bricolage La défaite de l?USM Alger face à son voisin mouloudéen a été fatidique à son entraîneur Djamel Menad qui a finalement jeté le tablier sous la poussée de certains supporters. Mais est-ce vraiment une surprise dans le paysage actuel de notre football ? Oh que non, car Menad n?est autre que le 38e technicien évincé de son poste depuis le début de cette saison, ce qui illustre parfaitement la situation d?un sport qui a sérieusement touché le fond. Au-delà de l?instabilité chronique dans laquelle il s?est installé depuis déjà longtemps et le record de la valse des entraîneurs qu?il vient tristement de battre, la parenthèse Menad, car il faut l?appeler désormais ainsi, révèle d?autres enseignements. Le premier est que lorsque l?ex-entraîneur de l?OM Ruisseau a été annoncé en fanfare à la barre technique d?une USMA bien lancée dans la course au titre, avec sept points d?avance sur la JSK, il a manqué d?humilité en cédant aux sirènes d?une certaine presse qui n?a cessé de surdimensionner sa «méthode». Menad a multiplié les déclarations du genre«L?USMA a la dimension de jouer la ligue des champions», avant de magnifier le Ahly du Caire au point que son équipe est passée complètement à côté de son sujet au match aller à Bologhine (lieu choisi par le coach sous l?influence de ses dirigeants). Ne retenant pas la leçon, Menad enchaînera avec: «Je ne vois pas comment l?USMA ne peut pas gagner la coupe de la CAF.» La suite tout le monde la connaît avec cette sortie lamentable face à la modeste formation de l?AS Marsa (1-1 au 5-Juillet). Comme quoi, le choix du terrain n?est pas le seul atout pour une équipe afin de faire la différence. Le deuxième est d?ordre tactique. Explication : avant son premier match face au WA Tlemcen, gagné d?ailleurs difficilement par l?USMA, le nouveau technicien avait déclaré sur la radio El-Bahdja qu?il devait apporter sa touche personnelle au travail accompli par son prédécesseur en faisant jouer par exemple plus d?un attaquant. Certes, c?était le cas, mais à l?extérieur, car à domicile l?équipe jouait avec deux attaquants. Contre Tlemcen, seul Eneramo était à la pointe de l?attaque usmiste. Passons encore sur l?affaire Bourahli que beaucoup de supporters n?ont pas digérée, non pas qu?ils excusent le joueur de son comportement irresponsable, mais plutôt de la perte d?un élément important dans une période cruciale (match contre le Ahly) et du manque de tact de l?entraîneur pour éviter une telle tournure. Le troisième est d?ordre statistique. Et comme dirait Marx : toute chose est elle-même et en même temps le contraire d?elle-même. Plus simplement : Menad a trouvé l?équipe à sept points du second et il la laisse avec autant de points, mais avec une élimination en Ligue des champions africaine et une qualification compromise pour le prochain tour de la coupe de la CAF, sans compter une défaite contre le rival mouloudéen après cinq ans et demi plus exactement d?invincibilité. Ceux qui ont défendu Menad le joueur ont eu vraiment raison, compte tenu de sa carrière exemplaire truffée de titres et de consécrations, mais ceux qui l?ont trop anobli en l?alourdissant de médailles de plomb ont concouru à sa perte. Ceux-là mêmes oublient que l?OMR que Menad avait fait monter en Nationale I dégringolait de manière vertigineuse lorsqu?il l?a quittée. Menad, qui a réalisé 14 points sur 21 possibles avec l?USMA, est un entraîneur qui monte et qui a besoin d?être encouragé pour progresser à pas sûrs. Son tort, c?est qu?il a tout simplement cru en un système qui a fini par le griller. Il s?en remettra. A condition qu?il sache apprendre tous les enseignements.