Rebondissement Inversion de tendance alors que le oui avait semblé reprendre un petit avantage depuis la fin avril. Le non au référendum du 29 mai en France sur le traité constitutionnel européen est donné à nouveau gagnant, avec 53% des voix, dans un sondage de l'institut TNS Sofres/Unilog que doit publier ce mardi le quotidien Le Monde. Il s'agit du quatrième sondage consécutif depuis samedi à donner le non victorieux. Le non obtiendrait 54% selon l'institut Ifop, et 51% selon CSA et Ipsos. Dans l'enquête publiée mardi, 25% des personnes interrogées n'ont pas exprimé d'opinion contre 27% lors du sondage précédent. Selon cette enquête, le non est majoritaire à 59% dans l'électorat de gauche, avec 54% pour les sympathisants socialistes et 89% pour les communistes. A droite, c'est l'inverse : le oui domine en moyenne à 61% sur l'ensemble de l'électorat. Seules les personnes se disant proches de l'extrême-droite sont pour le non à 87%. Par ailleurs, des personnalités politiques de premier plan, des intellectuels et des juristes notamment, opposés à la Constitution européenne, ont lancé lundi, un manifeste pour «définir les contours de ce que serait une autre Europe en cas de victoire du non au référendum». Les signataires du manifeste, réunis à l'initiative du collectif Construire une autre Europe, sont des politiques dont Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre de l'Intérieur et président d'honneur du Mouvement des citoyens (MDC) et les économistes Alain Cotta et Jean-Jacques Rosa. Il s'agit, pour eux, de «positiver le vote non» et de «montrer que loin de mettre un terme à la coopération au sein de l'Europe, le rejet de la Constitution européenne» pourrait être un nouveau commencement pour l'Europe, à condition de renégocier les traités dans un sens plus réaliste et plus «social». Pour sa part, la ministre française de la Défense, Michèle Alliot-Marie, a indiqué que la France serait perdante en cas de victoire du non au référendum sur la Constitution européenne. Dans des déclarations à la presse italienne, diffusées lundi par le ministère français de la Défense, Mme Alliot-Marie a déclaré : «Nous ne sommes pas seulement un des pays fondateurs (de l'UE) nous sommes un des pays qui ont fait avancer l'Europe.» «Si le non l'emportait, une partie de notre image et de notre crédibilité serait remise en cause», a-t-elle ajouté. Elle a également souligné que le second problème réside dans le fait que «dans la Constitution européenne sont inscrits des valeurs et des principes qui, à l'origine, sont français et qui seraient remis en cause».