Débat Le 7e petit-déjeuner du Centre d?action et de réflexion autour de l?entreprise (Care), organisé hier, mercredi, à l?hôtel Sofitel à Alger, a porté sur l?adéquation de la formation et de l?emploi. Un thème qui «est, sans conteste, la tarte à la crème de la gestion des ressources humaines», dira d?emblée l?invité de l?espace économique du Care, M. Aït Belkacem, consultant en ressources humaines, fondateur et ex-directeur général de la Caisse nationale d?assurance chômage. Tout en faisant remarquer que les établissements publics et privés de formation «déversent, chaque année, des cohortes de diplômés», il relèvera que les diplômes obtenus ne suffisent pas à convaincre les employeurs qui se plaignent souvent «du caractère peu pertinent de la formation initiale» des diplômés. Selon lui, «en raison de l?histoire politico-économique de l?Algérie, la formation initiale, tous niveaux confondus, s?est, peu à peu, déconnectée de la sphère de production et a cessé de se préoccuper du devenir des sortants des différents cycles de formation». Pour que les formations dispensées au niveau des universités et autres centres d?apprentissage soient en conformité avec les besoins du marché, l?ex-DG de la Cnac préconise l?implication de tous les «acteurs de la formation», à commencer par les entreprises en passant par les opérateurs de formation qui doivent s?adapter en permanence aux exigences des entreprises, les organismes de gestion des demandeurs d?emploi, les partenaires sociaux, l?Etat et la société civile. Toutefois, une telle ébauche n?est pas possible en l?absence de mécanismes de validation des compétences acquises et l?inexistence d?espaces de concertation entre les entreprises et les formateurs et d?observatoires des qualifications et des métiers, ajoutera-t-il. Intervenant au cours des débats, M. Fekrache, chercheur universitaire, notera que l?inadéquation de la formation avec l?emploi découle du fait que les diplômes algériens «sanctionnent une connaissance, pas une compétence». Autrement dit, les formations dispensées privilégient l?acquisition du savoir à celui de la compétence. Pour sa part, M. Athmani, premier responsable de la Nouvelle conserverie algérienne, affirmera que les diplômés formés à l?université et aux centres de formation ne sont pas à la hauteur des attentes des chefs d?entreprise. Il n?empêche que «de nombreux diplômés de l?université algérienne ont réussi ici, mais aussi et surtout à l?étranger», martèlera M. Bensemane, directeur général de l?Agence de développement social (ADS). Un avis que partage M. Chikhi, chef d?entreprise, pour qui les diplômés sont compétents dans leur domaine. «Le problème est qu?on ne sait pas adapter leurs compétences aux postes de travail recherchés», expliquera-t-il.