Mémoire 29 mai 1985 : la Juventus Turin bat Liverpool (1-0) en finale de la Coupe d'Europe des clubs champions. La fête a tourné au cauchemar absolu avant le coup d'envoi, quand, en deux vagues, des hooligans britanniques ont chargé des supporteurs italiens, piétinés et étouffés dans leur tribune. Les 39 morts et quelque 600 blessés firent prendre conscience à l'Angleterre de la gangrène hooligane. La bousculade d'Hillsborough, en 1989, et la mort de 96 supporteurs de Liverpool, acheva de convaincre les autorités qui initièrent une réforme efficace, même si, depuis, le hooliganisme s'est déplacé des clubs vers l'équipe nationale anglaise. Mercredi, près de 30 000 fans de Liverpool rejoindront donc Istanbul, la ville où, en avril 2000, deux supporteurs des Anglais de Leeds furent tués à l'arme blanche lors d'une bataille avec des fans du club local de Galatasaray, la veille d'une demi-finale de Coupe de l'UEFA. Un élément qui ajoute à la forte symbolique de cette finale continentale, en terre turque, disputée vingt ans après le Heysel entre une équipe anglaise et une italienne. C'est justement en Italie que la violence a récemment resurgi de triste manière. Le 12 avril dernier, le quart de finale retour de C1 entre l'Inter et le Milan AC est interrompu à cause de jets de bouteilles et de fumigènes sur la pelouse, dont l'un brûle légèrement le gardien du Milan. Bilan : quatre matches à domicile à huis clos pour l'Inter. Une sanction trop douce pour les fans récidivistes de l'Inter ? En mai 2001, ils jetaient déjà un scooter d'une tribune de San Siro lors d'un match contre l'Atalanta Bergame. Aucun blessé, un miracle. Cette saison aussi, en Ligue des champions et toujours en Italie, lors d?AS Rome-Kiev, une pièce de monnaie venue des tribunes a blessé au front l'arbitre suédois Anders Frisk, qui a dû arrêter le match.