Résumé de la 9e partie Aroudj repousse une armada espagnole venue s?emparer d?Alger. Il prend également Ténès et entre dans Tlemcen. Aroudj reste à Tlemcen, laissant son frère Kheïr Eddine à Alger et chargeant le second, Ishaq, de la ville d?El-Kalaâ des Bani Rached. Il fortifie Tlemcen, renforce son armée car il a compris que les Espagnols, qui sont tout près, à Oran, ne le laisseront pas asseoir sa domination dans la région. Il propose une alliance au roi wattaside de Fès, au Maroc. Les Marocains, tout comme les Algériens, sont en butte aux visées expansionnistes des chrétiens et vivent dans la hantise d?une invasion. Le roi accepte. Les Espagnols ne tardent pas à organiser une expédition contre Tlemcen. Ils recrutent au passage tous les autochtones opposés aux Turcs. Le siège est mis devant la Kalaâ des Bani Rached. En tentant une sortie, les Turcs ainsi que Ishaq, le frère de Aroudj, sont massacrés. Aroudj, apprenant la nouvelle, est très affecté. Il voudrait bien le venger, mais il ne peut rien faire pour le moment car il ne va pas tarder, à son tour, à subir l?assaut des Espagnols. Cependant, en Espagne, Charles Quint, arrivé de Flandres, monte sur le trône en remplacement de son aïeul décédé. Le gouverneur d?Oran, le marquis de Comarès, décide alors de se rendre en Espagne. «Il avait pour cela deux raisons, écrit Diégo de Haëldo, il voulait rendre ses devoirs au nouveau roi, et surtout l?informer des succès de Aroudj et lui montrer combien il était important de ne pas laisser s?accroître davantage la puissance de cet usurpateur (c?est-à-dire Aroudj)? Pour mieux réussir, le marquis emmenait avec lui Abu Hammou, qui devait se jeter aux pieds du roi Charles Quint, pour l?émouvoir et obtenir de lui un secours qui lui permette de le remettre sur son trône.» Le roi accède à la demande et une armée est dépêchée à Oran. Aroudj, averti de l?arrivée de cette armée, demande des renforts à son allié, le roi de Fès. Il pense d?abord, comme il a l?habitude de le faire, à se porter au-devant de l?ennemi pour le combattre, mais il n?a pas les renforts de Fès et ses forces sont nettement inférieures à celles des Espagnols. Il décide donc de rester dans la ville et d?organiser sa défense. Les Espagnols arrivent devant Tlemcen et l?assiègent. Aroudj espère toujours des renforts de son allié, mais ils ne viennent pas. Les communications avec Alger étant également coupées ; il ne peut espérer une aide de son frère Kheïr Eddine. Les assauts des Espagnols sont repoussés et Aroudj, qui ne combat qu?avec un bras, se montre d?une grande bravoure. Mais il comprend qu?il ne saura résister plus longtemps. Une nuit, il tente une sortie avec l?objectif de tromper la vigilance des Espagnols et d?atteindre Alger. Mais le marquis de Comarès est averti, par ses espions, de la fuite de Aroudj. Il se lance lui-même à sa poursuite avec une troupe. Il arrive à retrouver le fugitif Aroudj près de Rio Salado (Wadi al-Mallah) où il le tue. Tlemcen est prise, mais Alger, sous la direction de Kheïr Eddine, le deuxième des frères Barberousse, ne tombera pas aux mains des Espagnols. Elle va même, sous sa direction, devenir Régence et donner du fil à retordre à tous les envahisseurs européens. Même si on l?a décrit comme un homme cruel et sans scrupules, Aroudj a laissé le souvenir d?un homme courageux et généreux. L?Espagnol Diégo de Haëldo, qui voyait pourtant en lui un ennemi implacable de son pays, écrit : «Il était énergique, très courageux, magnanime et d?une grande générosité, jamais cruel, sinon à la guerre ou quand on lui désobéissait.»