Passion Evoquer la ville de Mostaganem, c?est parler à coup sûr du Festival d?art dramatique, un rendez-vous culturel annuel, un événement mythique, qui est considéré comme étant l?empreinte, voire l?identité des Mostaganémois. Ceux-ci l?ont dans le sang. Ainsi, outre ses belles plages et ses vues panoramiques, la ville de Mostaganem est reconnue et célébrée pour son Festival. Mostaganem est la ville du théâtre, où est magnifié, officié l?art de la dramaturgie. Il se trouve cependant que cette ville, réputée pour ses rencontres théâtrales, n?a pas, hélas, de théâtre, de lieu digne pour cet art. A ce sujet, Djamel Bensaber, directeur du Festival, dit : «Nous avons exposé ce manque aux walis qui se sont succédé à la wilaya, mais notre demande n?a pas eu de suite. Toutefois, il y a un espoir que, dans un avenir proche, la ville soit dotée d?une infrastructure pour accueillir chaque année les troupes théâtrales.» L?inexistence d?un théâtre ne décourage pas autant les Mostaganémois. Bien au contraire, cela renforce leur volonté d??uvrer dans la promotion du théâtre et leur donne la force de perpétuer cette tradition. Ce qui saut aux yeux, c?est bien cet intérêt si particulier et passionnel que les Mostaganémois affichent pour le quatrième art. Le théâtre, il l?ont dans le sang. Ils sont nés comédiens. La ville de Mostaganem est connue pour ses troupes théâtrales, telle la troupe Ould-Abderahmane-Kaki. Elle est aussi réputée pour ses associations et coopératives culturelles qui, avec peu de moyens, soutiennent toute personne désirant faire du théâtre, et encouragent en conséquence la création artistique. El Ichara est une association qui a 28 ans d?existence, d?histoire de théâtre, de travail, d?essai, de formation. «C?est une école», déclare Djamel Bensaber, son président. Cette association ne se circonscrit pas seulement à la ville, elle travaille même à l?extérieur de Mostaganem ; elle a fait ses preuves au Maroc et en Tunisie, et a remporté nombre de prix aux festivals de Sidi Bel-Abbès, Skikda? Elle a participé à trois stages nationaux. El Moudja est une autre association qui, dans la même tradition, ?uvre aussi à la diffusion du théâtre. Djamel Bensaber est aussi président de la coopérative El-Kanky (la lanterne). Cette fondation à caractère culturel et artistique est pluridisciplinaire ; elle s?est assigné comme objectif, voire attribut, de développer le théâtre et le cinéma, de monter, de vendre et d?acheter les spectacles? Au mois d?octobre, elle ira en France avec une valise culturelle, dans le cadre de Djazaïr 2003, Année de l?Algérie en France, où elle présentera une pièces théâtrale intitulée El Gurab Oua Essalihine, au Centre culturel algérien de Paris. La coopérative El Kanky a été crée en 2001. «Kaki était un ami de Cheïkh Hamada, le chantre de la chanson bédouine. Un jour, Cheikh Hamad dit à Kaki : "Il n?aurait pas dû t?appeler Kaki, mais plutôt El-Kanky, parce que, par ton art, tu éclaire." Cette anecdote est restée dans ma tête et, lorsque j?ai voulu créer l?association, ce nom m?est tout de suite venu à l?esprit», raconte Djamel Bensaber. Djamel Bensaber a plus d?un projet dans sa valise : une pièce de théâtre intitulée Au seuil de la légende, et une autre, Chkoun Ana. Il a également en projet un one man show, Au pays des Chalachou, et un feuilleton avec Ben Chehida Mensour, professeur à l?université de Mostaganem, qui raconte l?histoire de la ville à travers plusieurs familles.