Perspectives Tout en qualifiant les agressions commises contre les étudiants de crimes impardonnables, M. Boussena précise que la direction de la faculté, en collaboration avec la tutelle et les autorités locales, a élaboré un plan d?action en vue de mettre un terme à l?insécurité que connaît l?enceinte universitaire. InfoSoir : Quelles sont, selon vous, les raisons de la violence que ne cesse de connaître la Faculté des sciences humaines et sociales ? Mahmoud Boussena : Notre faculté, en raison de sa grande superficie estimée à environ 30 ha, et sa position de carrefour menant vers les autres facultés, constitue, malheureusement, un milieu d?agressions et de violence. L?absence de clôture au niveau de l?institut d?histoire et de la bibliothèque universitaire permet aux délinquants d?y accéder sans peine. Même le contrôle ne se fait pas d?une manière efficace à l?entrée de la fac? La faculté compte environ 40 000 étudiants, outre ceux qui viennent d?autres facultés ; ce nombre important rend le contrôle quasi impossible, sinon il faudrait deux heures pour y accéder. Les personnes suspectées de ne pas être des étudiants font l?objet de contrôle de la part des agents de sécurité. Quelles sont les mesures prises pour la lutte contre la violence enregistrée presque quotidiennement au sein de la faculté ? Nous avons élaboré une stratégie sur trois aspects principaux : d?abord, la construction d?une clôture entourant l?ensemble du campus, une procédure dont l?étude technique a été achevée ; les travaux ont d?ores et déjà commencé. Nous comptons aussi réaliser une nouvelle station de bus appropriée afin de mettre fin aux embouteillages et encombrements et, enfin, le renforcement du dispositif sécuritaire en vue de mettre en place des postes de contrôle permanents dans les différents coins de la faculté. Pensez-vous que la prise de conscience des étudiants est un élément incontournable dans la lutte contre ces actes de violence ? Absolument, et nous comptons beaucoup sur le civisme de nos étudiants qui doivent donner un coup de main aux agents de sécurité en leur déclarant tout élément suspecté d?être déstabilisateur de la sérénité au sein de la faculté. Je lance un appel à nos étudiants de faire preuve de sagesse et de maturité quant aux man?uvres des délinquants. Un dernier mot? Les autorités concernées sont plus que jamais déterminées à purifier les lieux du savoir de tous les facteurs menant à la déstabilisation. (*) Doyen de la faculté de Bouzaréah