Alerte La grande sebkha est polluée. Le danger de pollution est réelle. 20 000 000 de mètres cubes d?eau de ruissellements sont annuellement déversés dans le grand lac de la sebkha d?Oran, ajoutés à une quantité non négligeable d?eau déminéralisée, estimée à 34 600 m3 par jour. Charriée à partir de la station d?épuration de Brédéah, toute cette eau se meurt dans la nature en donnant un sacré coup aux terres agricoles avoisinant la sebkha, malade de ses eaux. Avec un taux de salinité de 37%, elle est en passe de provoquer un véritable séisme écologique si rien n?est entrepris dans l?immédiat. C?est beaucoup trop pour la grande sebkha de l?Ouest, qui risque d?affecter quelque 200 000 hectares de bonnes terres et de polluer 9 oueds dispersés à travers les wilayas de Sidi Bel Abbès, de Aïn Témouchent, de Tlemcen et d?Oran. C?est dans ce cadre précis qu?il a été fait appel à un bureau d?études français pour tenter de juguler le «pourrissement» de la sebkha. Ce bureau présentera, dans moins de 24 mois, une étude d?aménagement intégré de la grande Sebkha qui sera à son tour sanctionnée par un projet général de la méthodologie à entreprendre. Les objectifs du bureau d?études Sogrea s?articuleront, essentiellement, autour du développement d?une vision globale du système de la grande Sebkha de l?Ouest, qui s?étend jusqu?à la plaine fertile de M?leta à Aïn Témouchent. Le drainage des eaux et leur traitement par des moyens techniques adéquats permettra de récupérer plus de 52 000 m3 d?eau qui seront utilisés pour l?exploitation agricole et industrielle. L?assainissement des eaux puisées de la grande Sebkha est donc une question de temps. Il devrait permettre d?engager concrètement des démarches pour l?aboutissement des études menées depuis le siècle dernier. des ébauches ont été élaborées en 1890, 1940, 1945 et 1960 afin de traiter les eaux épuisées de la grande Sebkha mais sans incidence efficiente sur le traitement de la salinité qui constitue un handicap majeur. Selon M. Magnan, responsable du bureau d?études français, l?objectif à court terme réside dans l?élaboration d?un schéma qui puisse tenir compte des aspects écologiques, économiques, environnementaux, agricoles et touristiques de la grande Sebkha. «La maîtrise des mécanismes des causes de la Sebkha malade consiste à définir techniquement la situation actuelle de l?étude de la faisabilité pour la réalisation de ce projet», dira-t-il comme pour dissiper les inquiétudes des uns et des autres. déclarée zone humide par la convention iranienne de Ramsar en 1975, la grande Sebkha de l?ouest sera dotée d?un nouveau statut prévoyant l?analyse de plusieurs scénarios d?aménagement. Dans cet ordre d?idées, il y a lieu de signaler la collaboration du centre national des techniques spatiales (CNTS) à Arzew en matière d?études techniques complémentaires touchant à la cartographie, la bathymétrie, la géophysique. Nous apprenons également que le satellite algérien Alsat 1, mis en orbite le 29 décembre 2002, sera opérationnel pour l?élaboration de la banque de données du système d?informations géographiques (Sig). Les universitaires, les chercheurs, les scientifiques et les responsables en charge du dossier de la Sebkha savent depuis longtemps que le traitement des eaux épuisées est le seul espoir à long terme de vaincre la salinité de la grande Sebkha. Et pourtant, c?est depuis 1990 que la pollution a commencé à se répandre. Aucun bureau d?études n?a été en mesure de présenter un dossier technique devant les obstacles bureaucratiques contraignantes. En 1993, un bureau d?études étranger n?a pas mis beaucoup d?empressement à entreprendre des études sur la Sebkha. Il est indispensable que le ministère de tutelle, la wilaya et les organismes concernés continuent dans la «bonne voie» pour qu?on soit sûr que ni le manque d?argent ni la léthargie bureaucratique ne freineront la solution la plus rapide possible du traitement des 70 hectares de la grande Sebkha d?Oran.