Résumé de la 7e partie La légende du roi du Rocher n?est pas la seule a expliquer l?origine du Rummel? Au XVIe siècle, Léon l?Africain, en réalité Mohammed al-Wazzan, un Marocain enlevé par des chrétiens, emmené à Rome et vendu au pape, évoque, dans son ouvrage Description de l?Afrique, les sources de Sidi M?cid. Selon la légende qu?il rapporte, ce n?est pas un château qui se trouvait sur le rocher, à la place de la ville actuelle, mais une médersa, une école. Dans cette école, il y avait des maîtres et des élèves. Tous résidaient sur place, dans des chambres qui étaient en principe séparées ; mais dès la nuit tombée, les élèves rejoignaient les maîtres et s?adonnaient ensemble à des actes d?actes contre nature. Actes auxquels les élèves se livraient entre eux également? La médersa, lieu de savoir et de piété, était devenue un repaire de débauche et d?impiété. Un jour, courroucé contre tant de crimes, Dieu a transformé les coupables en rochers. «Regardez, disent les gens, en montrant les rochers qui évoquent vaguement des formes humaines, regardez : ce sont les maîtres et les élèves coupables !» Au XIXe siècle, c?est l?écrivain français Gustave Flaubert qui rapporte une autre légende, expliquant les bains de Sidi M?cid. L?auteur de Madame Bovary, qui préparait son roman historique Salambô, se rendait à Carthage. Faisant escale à Skikda, il s?est rappelé qu?il y avait dans les environs une autre ville historique, Constantine, l?antique Cirta, et il a voulu la visiter. Contemplant du haut des ponts les merveilleuses gorges du Rummel, il a recueilli une légende? Ici, il ne s?agit pas d?un roi-djinn ou de maîtres et d?élèves, mais d?un soldat romain et d?un esclave noir, peut-être un Numide. Le soldat et l?esclave accompagnent une jolie femme et chacun d?eux, secrètement, rêve de la posséder? Ils arrivent au bord d?une rivière qu?ils doivent traverser. Comme le gué est très étroit, ils ne peuvent passer tous les trois à la fois. Mais deux personnes peuvent passer. «Je passe avec la femme, dit le soldat. ? Non, c?est moi qui passe, dit le Noir. ? Pour que tu prennes la femme et que tu te sauves avec elle ? ? Et qui me dit que ce n?est pas toi qui partirais avec elle ? ? Tu dois me croire ! ? Toi aussi, tu dois me croire !» Personne ne veut faire confiance à l?autre. «Alors, dit le soldat, envoyons la femme sur l?autre rive et battons-nous. Celui qui tuera l?autre aura la femme !» Ils font ainsi. Le soldat est tué ; son adversaire traverse la rive et va violer la femme. Le ciel, courroucé par tant d?iniquité, change la jeune femme en rocher et les deux adversaires deviennent des rivières qui tournent autour du rocher. Ils sont ainsi condamnés à tourner sans arrêt autour de la jeune fille qu?ils convoitaient?