Le nouveau plan de circulation routière n?a que six jours et il fait déjà des mécontents. En raison des délais de livraison et de déchargement, de pertes de gains et de temps, dockers, propriétaires de camions et responsables du métro d?Alger évoquent le même mot : péril. Six jours après son entrée en vigueur, le nouveau plan de circulation suscite des remous et se heurte à un rejet, notamment des propriétaires de camions, des dockers, des commerçants? Faudra-t-il donc revoir carrément la nouvelle «feuille de route» ? En tout cas, ceux qui s?opposent à ce fameux plan parlent sans ambages de «péril en la demeure» et de «graves dérives» pour l?économie. Car, disent-ils, l?interdiction de circuler le jour signifiée aux camionneurs est, pour ces différentes parties, synonyme de pertes immenses, de retards dans les livraisons et de charges supplémentaires. Les arguments des contestataires seront-il suffisamment convaincants pour faire revenir les responsables du transport de la wilaya sur leur décision ? Hier, le syndicat du port d?Alger a réuni ses troupes dans un climat de colère pour demander une réunion d?urgence avec le wali d?Alger. «10 milliards de centimes de perdus par jour», ont martelé les intervenants qui, tout en qualifiant d?«irréfléchie» la décision du wali, appréhendent la paralysie au port «de milliers de conteneurs dont une grande partie comportant des produits périssables». Comme arguments, ils citent l?exemple de ce «bateau de vaches et de fruits et légumes bloqué au quai faute de transport, donc de déchargement». Un docker parlait même de catastrophe. «La situation est catastrophique. Les transporteurs sont obligés de trimbaler un conteneur pendant 48 et 72 heures. C?est une perte sèche d?argent, surtout lorsqu?on sait qu?un conteneur coûte en moyenne 20 000 DA par 24 heures.» Des «actions musclées», il y en avait aussi. Des propriétaires de camions à grand tonnage avaient en effet entamé une grève à Baba Hassen, Boudouaou, Chéraga la même colère et mouvement de protestation. «Insuffisance du créneau horaire autorisé et insécurité» sont notamment les deux arguments brandis pour justifier ces actions. Ainsi, à peine lancé, le plan de circulation annoncé en grande pompe depuis plusieurs mois par les autorités locales, en butte à des obstacles et à l?origine d?une paralysie bien que partielle, n?en est pas moins là pour augurer de lendemains incertains pour ce plan. La situation étant ce qu?elle est, il y a lieu de s?interroger sur ce que vont décider les pouvoirs publics. Le plan sera-t-il maintenu ? Dans ce cas, des mesures sont-elles prévues pour répondre aux appréhensions des concernés ? Ou bien alors, sera-t-il totalement remis en cause ? Dans ce deuxième cas de figure, les pouvoirs publics seront tenus de réfléchir à une alternative. Ce plan devait en effet aboutir à deux objectifs : réapprendre, à Alger ? comme toute capitale ? à vivre la nuit et surtout lui permettre de mieux respirer le jour.