Les dockers dénoncent les nombreux désagréments et réclament une solution dans les plus brefs délais. “C'est un manque à gagner de 10 milliards de centimes qui est enregistré, chaque jour, pour l'économie nationale. Comment peut-on permettre une chose pareille ?” ont assené, hier, les dockers lors de la conférence de presse tenue au siège du syndicat pour dénoncer les répercussions du nouveau plan de circulation sur l'activité portuaire. Depuis le 1er juin dernier, le nouveau plan interdit aux camions de gros tonnage (2,5 tonnes) de circuler de 7h à 20h. Une mesure qui ne semble pas être du goût des dockers qui estiment que cette tranche horaire est loin de suffire pour réguler de manière fluide le trafic maritime. “Allez constater par vous-mêmes la situation dans laquelle se retrouve le port. De nombreux navires sont en souffrance. Un bateau de bétails n'a pu décharger. Des conteneurs de pommes, de bananes, de sacs et bien d'autres marchandises sont bloqués sur le quai”, a indiqué hier M. Abbes, secrétaire général du syndicat des dockers. Et d'expliquer que l'activité portuaire est un travail en chaîne et si un maillon saute tout l'ordre est rompu. “Le navire qui arrive au port sans pouvoir décharger ne peut s'en aller, et systématiquement celui qui arrive après lui ne peut accoster et tout cela coûte de l'argent. Un navire qui arrive à 1h du matin est remplacé une heure après par un autre et le travail commence à partir de 7h du matin. Il y a aussi le volet alimentation des navires vides qui pose problème”, dira-t-il et de souligner qu'il est quasi impossible de faire fonctionner le port avec une mesure pareille. “Nous avions l'habitude de travailler pratiquement sans interruption (brigade 3x8) pour pouvoir ainsi traiter 800 à 1 000 contenairs par jour et 80% doivent quitter le port. La rade est submergée et cette situation cause une perte de deux millions de centimes/jour. Les heures de circulation sont réduites et voilà que la livraison ne se fait plus ou du moins pas au rythme souhaité tout simplement pour des raisons de sécurité. Il y a également des coûts supplémentaires parce que le transporteur ne peut pas restituer le container vide dans les délais souhaités”, ont insisté les dockers qui réclament une oreille attentive par les initiateurs du nouveau plan de circulation. “Nous avons sollicité le wali pour une audience mais sa secrétaire nous a dit carrément qu'il n'est pas concerné et qu'il fallait s'adresser au wali délégué de Sidi-M'hamed. Nous avons comme l'impression que les gens se rejettent la balle et personne ne veut prendre ses responsabilités”, ont dénoncé les dockers. “Nous avons informé aussi le ministre des Transports et nous réclamons une rencontre qui réunira toutes les parties (direction des ports, douanes, police, transports, etc)”, ont-ils insisté pour trouver un moyen de remédier rapidement à cette situation. Une situation qui ne fait que se compliquer comme nous l'a confié M. Zenati. Nabila Saïdoun