Résumé de la 1re partie Autrefois, on attribuait, à l?eau de ce puits, le pouvoir de guérir les maladies et de rendre leur jeunesse aux vieillards. Les commerçants, qui sillonnent donc le désert, en puisant l?eau du puits, la ramènent dans les villes où ils la vendent au prix fort. «De l?eau d?El-Omayr, achetez l?eau d?El-Omayr ! Elle est bonne et limpide, elle guérit les maladies et conserve la jeunesse !» Un jour, des commerçants quittent la ville d?El-Oued en direction du puits. Ils ont emmené plusieurs chameaux et des centaines d?outres qu?ils vont remplir du précieux liquide. Beaucoup ont déjà des commandes : tel citadin prendra deux outres, tel autre trois, tel autre encore cinq? Certains ont même payé à l?avance ! La caravane des commerçants avance péniblement dans le désert. Le climat chauffe à faire fondre les pierres, le sable est si brûlant que l?on peut faire bouillir de l?eau dessus. Mais les commerçants ont l?espoir de se reposer, bientôt, près du puits d?El-Omayr : ils boiront avidement de son eau, rempliront les guerbas, les outres, et rentreront chez eux. ? Le puits ! On aperçoit de loin les pierres qui l?annoncent et on redouble d?énergie. Dans quelques minutes, on s?assoira sur sa margelle et on se régalera d?eau fraîche? On approche du puits, on y arrive presque. C?est alors que quelqu?un crie : ? Qu?est-ce que c?est que cette ombre ? Une ombre vient, en effet, de surgir du puits et elle se met à grandir. ? Arrière ! crie quelqu?un, arrière ! Mais le désert est, dans cette contrée, vide ; il n?y a ni rocher ni arbre derrière lesquels on pourrait se cacher? ? Qu?est-ce que ça peut-être ? ? Sauve qui peut ! A El-Oued, les gens commencent par s?impatienter, notamment ceux qui ont acheté de l?eau à l?avance. ? Que font-ils ? se demande-t-on ? Peut-être qu?ils se sont endormis sur la margelle du puits où, dit-on, il règne une fraîcheur permanente ! ? A moins qu?ils ne soient allés vendre leur eau dans une autre contrée, où ils espèrent recevoir plus d?argent ! On pense aussi aux voleurs qui sillonnent le désert ou aux mauvais esprits. Ne dit-on pas que le désert en fourmille ? Djinns et djeniat, les génies mâles et les génies femelles, pullulent dans le désert, guettant les voyageurs? Beaucoup ont ainsi disparu dans le désert sans qu?on sache ce qu?ils sont devenus. La nuit tombe et les marchands ne sont toujours pas revenus. Leurs familles commencent à s?inquiéter sérieusement et à envisager le pire. On se consulte et on décide, dès le lever du jour, si les marchands ne sont pas revenus entre-temps, d?envoyer des éclaireurs à leur recherche? (à suivre...)