La romancière algérienne, Assia Djebbar, connue pour son militantisme pour la condition de la femme à travers la littérature, parvient, après y avoir posé sa candidature, à se frayer un chemin dans le panthéon des immortels, à savoir l?Académie française. Désormais, son nom y figure. Elle a été élue jeudi dernier à la prestigieuse institution française ? devançant de quelques voix l?écrivain Dominique Fernandez ? , où elle occupe aujourd?hui le fauteuil du constitutionnaliste Georges Vedel, mort en 2002. Son élection a été saluée, hier, dans un communiqué par le président français Jacques Chirac qui s?est «réjoui de ce choix qui dit aussi notre attachement à tous ceux pour qui notre langue demeure symbole de liberté et de fraternité» Quant à Dominique de Villepin, Premier ministre, il voit dans cette élection «la juste reconnaissance du talent d?une femme de c?ur». Intervenant sur les ondes de France-Info, Assia Djebbar dira : «Je suis contente de faire partie des 40 membres de la plus vieille institution française du genre pour la reconnaissance que cela implique pour la littérature francophone de tous les autres pays, y compris évidemment du Maghreb, (?), mais aussi de tous les pays africains.» L?admission de Assia Djebbar à l?Académie française n?est pas le fait du hasard elle est, bien au contraire, la résultante d?un travail de longue haleine étalé sur plus de quarante ans, consacré tant à la littérature, au cinéma, et notamment à la lutte pour le droit des femmes. C?est parce qu?elle a combattu pour le droit à la différence et à la création intellectuelle que Assia Djebbar, 68 ans, triomphe à l?Académie française.