En Algérie, comme dans les autres pays, les trésors font rêver. C?est non seulement la richesse représentée par les pièces d?or et les bijoux, disposés en tas, mais c?est aussi le rêve? rêve de puissance et de pouvoir sur les êtres et les choses. Dans beaucoup de régions d?Algérie, les trésors sont associés aux djinns et aux éfrits, esprits démoniaques que les magiciens et les sorciers parviennent à subjuguer, leur faisant avouer les lieux où se trouvent les trésors ! Les serpents, notamment les grands, sont réputés garder les trésors, empêchant les intrus à parvenir jusqu?à eux. Parmi les trésors algériens célèbres, la tradition retient celui du tombeau royal de Maurétanie, appelé autrefois tombeau de la Chrétienne, Qbar Errumia. Ce trésor de légende serait gardé par la fée Haloula ; les Turcs, au XVIIe siècle, auraient bombardé le mausolée, dans l?espoir de l?ouvrir et de s?emparer du trésor, mais ils ne réussirent qu?à endommager légèrement sa façade. La tradition rapporte qu?un jeune berger, s?apercevant que sa vache disparaissait chaque nuit, s?accrocha à la queue de l?animal et se retrouva ainsi à l?intérieur du tombeau. Il y trouva des tas d?or et de pierres précieuses et la petite quantité qu?il arriva à prélever en fit un homme très riche ! Le tombeau est aujourd?hui exploré, on n?y a pas trouvé de trésor, mais l?imagination populaire soutient qu?il est caché quelque part et qu?il attend d?être découvert? Le mot trésor est lui-même un mot magique : ageruj en berbère, kenz en arabe. Ces mots désignent aussi, par métaphore, les êtres chers.