Edifiant Les statistiques de la gendarmerie pour l?année 2004 illustrent l?ampleur du problème et la nécessité de nouvelles mesures qui impliquent tous les pays du continent. L?immigration clandestine reflète le drame du continent : chaque jour, des centaines d?Africains quittent leur pays, passent par l?Algérie, la plaque tournante qui leur ouvrira les portes de l?Europe. Pour le premier trimestre 2004, 1 047 personnes, dont 56 femmes, ont été arrêtées par la Gendarmerie nationale. Parmi ces ressortissants étrangers, 751 ont été refoulés vers leur pays d'origine. A titre de comparaison, le nombre d'affaires traitées est passé de 514 en 1992 à 1 005 en 2003. Rien que pour la période du 1er au 21 avril 2004, 267 ressortissants étrangers en situation irrégulière ont été arrêtés dans plusieurs wilayas, dont 250 ressortissants africains de différentes nationalités. Ces étrangers ont été présentés à la justice, 67 ont été placés sous mandat de dépôt, 25 remis en liberté provisoire et les autres refoulés. Par ailleurs, les mêmes bilans, dressés par la gendarmerie, précisent que les Maliens occupent la première place avec l?arrestation de 323, suivis des Nigériens (260) et des Nigérians (84). En ce qui concerne les pays arabes, les Marocains arrivent en tête, avec 73 immigrants, suivis des Syriens (54), ces derniers seraient spécialisés dans les forages illicites de puits. Durant la période allant de 1992 à 2003, 28 828 immigrants clandestins ont été arrêtés, notamment aux frontières sud (Tamanrasset, Tindouf, Béchar...) et ouest (Tlemcen) du pays. De manière générale, ces immigrants visent l'Europe. Aussi, choisissent-ils de prendre le chemin de Tlemcen (600 km à l'ouest d'Alger) afin de rallier l'Espagne via le Maroc, ou encore d'emprunter la route d'Alger pour gagner la France ou l'Italie. Mais souvent à court d'argent, ils ne peuvent continuer l'aventure et se retrouvent exploités ou loués sur des chantiers de travaux publics. Les femmes, elles, risquent de se retrouver dans des réseaux de prostitution.