Maux «La cherté de la matière première, la commercialisation du produit artisanal, le marché informel de la production artisanale?» Ce sont, entre autres, les problèmes que doit affronter l?artisan et qu?énumère un responsable à la Chambre nationale d?artisanat. Selon lui, «le rôle de la Chambre nationale d?artisanat est justement de faciliter le travail de l?artisan et de l?accompagner dans la production et la commercialisation de l?objet d?artisanat». Cependant, la plupart des artisans dans le milieu rural refusent de traiter avec leur tutelle et préfèrent rester dans l?informel. C?est du moins ce que relèvent la plupart des directeurs de wilayas des Petites et Moyennes entreprises (PME) et de l?artisanat en contact permanent avec les artisans. «Les artisans ont parfois un niveau limité, ce qui rend la tâche de leur faire admettre tous les avantages qu?ils peuvent gagner en adhérant à la Chambre, difficile. La plupart refusent, d?ailleurs, de coopérer avec nous et continuent à travailler sans vouloir déclarer leurs gains aux impôts», explique un directeur d?une Chambre d?artisanat. «Ce sont des milliards de centimes qui sont gérés au niveau des foyers, situés dans des régions isolées et où plusieurs membres de la même famille activent dans ce secteur très porteur», soutiennent les directeurs de wilaya des PME et de l?artisanat lors de la rencontre. C?est le cas, par exemple, de la wilaya de Constantine. Les artisans, qui activent dans la dinanderie ou le tissage, travaillent dans une partie de leur maison aménagée en atelier. La Chambre les a sollicités pour y adhérer dans le but d?apprendre le métier à de jeunes apprentis et, en retour, ils pourront profiter du matériel adéquat et de microcrédits et surtout les accompagner pour mieux commercialiser leurs marchandises, en vain. Cette situation n?est pas propre à Constantine. La plupart des régions du pays, très riche en artisanat et en savoir-faire, connaissent la même situation. A Tizi Ouzou, par exemple, le directeur de PME et d?artisanat affirme qu?il est très difficile d?avancer des chiffres sur les bénéfices des artisans. La raison ? «Il n?existe pas de circuit de commercialisation bien défini, ce qui rend difficile la maîtrise de la vente informelle. Notre interlocuteur soutient, également, que par manque d?informations et de prise en charge, les artisans n?arrivent pas à accepter les aides proposées par l?Etat dans le but de promouvoir ce secteur.»