Rappel L?artisanat est un secteur porteur. Ce que, très tôt, nos voisins marocains et tunisiens ont compris. Dans ces pays, en effet, l?artisan a pu profiter d?un statut particulier qui lui permet de vivre aisément de ses produits et d?en faire bénéficier l?économie. Chez eux, le produit artisanal, par son cachet particulier, a une valeur telle qu?un autre produit arrive difficilement à le concurrencer. D?ailleurs, en Tunisie, par exemple, il est strictement interdit de faire rentrer un produit d?artisanat d?un autre pays sans passer par un tas de formalités. Il est interdit, également, de vendre ces mêmes produits lors des salons et différentes foires internationales organisés dans ce pays. Chez nous, malheureusement, la réalité est tout autre. La plupart des artisans algériens sont démunis et sans ressources pour développer leur activité. Il est vrai que le gouvernement commence à s?intéresser à cette frange de la société, mais beaucoup de travail reste à faire. L?artisan, qui a le mérite d?avoir un savoir-faire pour travailler manuellement ou celui qui a le don de créer son objet d?art, ne doit pas être perçu comme un commerçant. Le tapis traditionnel et le tapis industriel n?ont pas la même valeur. Le citoyen doit le savoir et participer à promouvoir le produit d?art local. C?est vrai que cela est difficile en raison du pouvoir d?achat limité des Algériens. C?est dans ce sens que l?Etat doit intervenir pour promouvoir l?artisanat et permettre aux artisans d?art de commercialiser leur produit en les sollicitant aux différentes expositions nationales et internationales ou en développant la coopération avec des pays étrangers. Des artisans, qui ont acquis un grand savoir-faire dans leur activité, continuent pourtant à être confrontés à des difficultés qui n?ont pas lieu d?être. Problème de matière première, cherté des charges dans la production, circuit de vente informel, manque d?informations et de prise en charge. Autant de problèmes qui faussent le développement du secteur.