Photo : Horizons. A l'occasion de la journée nationale de l'artisanat, le ministère de la PMI et de la PME organise le 09 novembre, date choisie pour célébrer l'événement, une rencontre à Alger avec des artisans algériens baptisée «Artisanat, authenticité, innovation». «Les artisans de tout le territoire national sont invités à assister à cette réunion pour exposer leurs problèmes, liés notamment au manque des matières premières», affirme M. Hihat, directeur du bureau national chargé de l'artisanat au sein de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Les artisans souffrent, en effet, de l'indisponibilité des matières premières sur le marché. «Nous n'avons pas sur le marché des coopératives spécialisées dans la commercialisation des matières premières. Quand les matières sont disponibles, elles sont vendues à des prix faramineux», confie M. Hihat. Certes, ajoute-t-il, les artisans peuvent importer, de la Chine notamment, de l'Angleterre ou encore des Etats-Unis. «Mais ce ne sont pas tous les artisans qui peuvent se permettre de telles dépenses. Importer ces matières leur revient excessivement cher», assure-t-il. Sur le marché, les artisans font face à une autre difficulté. Les produis asiatiques bon marché leur enlèvent la vedette. Les produits importés coûtent beaucoup moins cher que ceux réalisés localement. «La cherté des matières premières se répercute sur le prix du produit fini. On est obligé d'élever le prix de nos produits pour pouvoir entrer dans nos frais. Des produits qui se vendent difficilement, les touristes étant pratiquement inexistants», confie un céramiste De son côté, la Chambre de l'artisanat et des métiers a fait, récemment, de l'ordre dans les affaires artisanales, confrontées, entre autres, au marché informel. Selon elle, quelque 16. 000 artisans travaillent au noir à Alger. Par ailleurs, la Chambre a recensé 338 activités artisanales réparties sur trois catégories, l'artisanat de service qui compte 132 activités, l'artisanat de production avec 131 activités et l'artisanat traditionnel qui regroupe 75 artisans. L'un des responsables de cette chambre a confié «qu'avec le passage de l'artisanat de la tutelle du ministère du Tourisme au ministère de la PME et de l'Artisanat, la dimension folklorique de cette activité n'a plus sa raison d'être. Elle devient aujourd'hui «économique, ce qui signifie qu'il faut produire pour vendre. Les artisans doivent se préparer à devenir des entrepreneurs. Pour ce faire, ils doivent s'initier à la formation en gestion d'une entreprise et en marketing», affirme-t-il en ajoutant que «le libre marché exige de la concurrence d'où la nécessité d'être compétitif sur les plans qualité et prix. Cela dit, pour ce faire, le marché des matières premières doit être d'abord disponible et régulé selon les besoins des artisans, conclut M. Hihat.