Résumé de la 68e partie Aladdin, humilié et bien triste, prend congé du sultan. Tête basse, il traverse les cours du palais. Il allait se jeter dans la rivière, selon la résolution qu'il venait de prendre ; mais il crut, en bon musulman fidèle à sa religion, qu'il ne devait pas le faire sans avoir auparavant fait sa prière. En voulant s'y préparer, il s'approcha du bord de l?eau pour se laver les mains et le visage, suivant la coutume du pays ; mais, comme cet endroit était un peu en pente et mouillé par l'eau qui y battait, il glissa et il serait tombé dans la rivière s'il ne se fut retenu à un petit roc élevé hors de terre environ de deux pieds. Heureusement pour lui, il portait encore l'anneau que le magicien africain lui avait mis au doigt avant qu'il descendît dans le souterrain pour aller enlever la précieuse lampe qui venait de lui être enlevée. Il frotta cet anneau assez fortement contre le roc en se retenant ; dans l?instant, le même génie, qui lui était apparu dans ce souterrain où le magicien africain l?avait enfermé, lui apparut encore. «Que veux-tu ? lui dit le génie. Me voici prêt à t?obéir comme ton esclave et de tous ceux qui ont l?anneau au doigt, moi et les autres esclaves de l?anneau.» Aladdin, agréablement surpris par une apparition si peu attendue dans le désespoir où il était, répondit : «Génie, sauve-moi la vie une seconde fois en m'enseignant ou est le palais que j'ai fait bâtir, ou en faisant qu?il soit rapporté incessamment où il était. ? Ce que tu me demandes, reprit le génie, n'est pas de mon ressort : je ne suis esclave que de l'anneau, adresse-toi à l'esclave de la lampe. ? Si cela est, repartit Aladdin, je te commande donc, par la puissance de l'anneau, de me transporter jusqu'au lieu où est mon palais, en quelque endroit de la terre qu'il soit, et de me poser sous les fenêtres de la princesse Badroulboudour.» A peine eut-il achevé de parler que le génie le transporta en Afrique, au milieu d'une grande prairie où était le palais, peu éloigné d'une grande ville, et le posa précisément au-dessous des fenêtres de l'appartement de la princesse, où il le laissa. Tout cela se fit en un instant. Nonobstant l'obscurité de la nuit, Aladdin reconnut fort bien son palais et l'appartement de la princesse Badroulboudour, mais comme la nuit était avancée et que tout était tranquille dans le palais, il se retira un peu à l'écart et il s'assit au pied d'un arbre. Là, rempli d'espérance, en faisant réflexion à son bonheur dont il était redevable à un pur hasard, il se trouva dans une situation beaucoup plus paisible que depuis qu'il avait été arrêté, amené devant le sultan et délivré du danger présent de perdre la vie. Il s'entretint quelque temps dans ces pensées agréables ; mais enfin, comme il y avait cinq ou six jours qu'il ne dormait point, il ne put s'empêcher de se laisser aller au sommeil qui l?accablait, et il s'endormit au pied de l'arbre où il était. (à suivre...)