Résumé de la 55e partie La princesse Badroulboudour, Aladdin et sa mère se mirent à table et, aussitôt, commença un concert. La princesse en fut charmée. Quand le souper fut achevé et que l'on eut desservi en diligence, une troupe de danseurs et de danseuses succédèrent aux musiciennes. Ils dansèrent plusieurs sortes de danses figurées, selon la coutume du pays, et ils finirent par un danseur et une danseuse, qui dansèrent seuls avec une légèreté surprenante, et firent paraître, chacun à leur tour, toute la bonne grâce et l'adresse dont ils étaient capables. Il était près de minuit quand, selon la coutume de la Chine de ce temps-là, Aladdin se leva et présenta la main à la princesse Badroulboudour pour danser ensemble, et terminer ainsi les cérémonies de leurs noces. lIs dansèrent d'un si bon air qu'ils firent l'admiration de toute la compagnie. En achevant, Aladdin ne quitta pas la main de la princesse et ils passèrent ensemble dans l'appartement où le lit nuptial était préparé. Les femmes de la princesse la déshabillèrent et la mirent au lit, et les officiers d'Aladdin en firent autant, et chacun se retira. Ainsi furent terminées les cérémonies et les réjouissances des noces d'Aladdin et de la princesse Badroulboudour. Le lendemain, quand Aladdin fut éveillé, ses valets de chambre se présentèrent pour l'habiller. lIs lui mirent un habit différent de celui du jour des noces, mais aussi riche et aussi magnifique. Ensuite, il se fit amener un des chevaux destinés pour sa personne. Il le monta et se rendit au palais du sultan, au milieu d'une grosse troupe d'esclaves qui marchaient devant lui, à ses côtés et à sa suite. Le sultan le reçut avec les mêmes honneurs que la première fois ; il l'embrassa ; et, après l'avoir fait asseoir près de lui sur son trône, il commanda qu'on servît le déjeuner. «Sire, lui dit Aladdin, je supplie Votre Majesté de me dispenser aujourd'hui de cet honneur : je viens la prier de me faire celui de venir prendre un repas dans le palais de la princesse, avec son grand vizir et les seigneurs de sa cour.» Le sultan lui accorda cette grâce avec plaisir. Il se leva à l'heure même, et comme le chemin n'était pas long, il voulut y aller à pied. Ainsi, il sortit avec Aladdin à sa droite, le grand vizir à sa gauche et les seigneurs de sa suite, précédés par les chiaoux et par les principaux officiers de sa maison. Plus le sultan approchait du palais d'Aladdin, plus il était frappé de sa beauté. Ce fut tout autre chose quand il y fut entré : ses exclamations ne cessaient pas à chaque pièce qu'il voyait. Mais, quand il fut arrivé au salon à vingt-quatre croisées, où Aladdin l'avait invité à monter, qu'il en eut vu les ornements, et surtout qu'il eut jeté les yeux sur les jalousies enrichies de diamants, de rubis et d'émeraudes, toutes pierres parfaites dans leur grosseur proportionnée, et qu'Aladdin lui eut fait remarquer que la richesse était pareille au dehors, il en fut tellement surpris qu'il demeura comme immobile. Après être resté quelque temps en cet état : « Vizir, dit-il à ce ministre qui était près de lui, est-il possible qu'il y ait en mon royaume, et si près de mon palais, un palais si superbe, et que je l'aie ignoré jusqu'à présent ? ? Votre Majesté, reprit le grand vizir, peut se souvenir qu'avant-hier elle accorda à Aladdin, qu'elle venait de reconnaître pour son gendre, la permission de bâtir un palais vis-à-vis du sien ; le même jour, au coucher du soleil, il n'y avait pas encore de palais en cette place ; et hier j'eus l'honneur de lui annoncer le premier que le palais était fait et achevé.» (à suivre...)