Histoire En 1975, une saisie record de trois tonnes de résine de cannabis a eu l?effet d?alerter les esprits contre un phénomène qui prenait de l?ampleur. La menace était réelle et les appréhensions se sont vérifiées au fil des années. Ainsi, en 1989, il a été enregistré une saisie de plus de deux tonnes de résine de cannabis et l?arrestation de 2 500 personnes. «Depuis cette date, on observe une évolution plus au moins constante d?année en année», indique l?Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Onldt) dans son plan directeur de prévention et de lutte contre ce fléau. L?année 1992 marque un tournant décisif dans la nature et la tendance du trafic du fait de la saisie de près de sept tonnes de résine de cannabis. Une tendance qui se confirmera les années suivantes avec des saisies mineures, mais révélatrices, d?héroïne, de cocaïne ainsi que de quantités importantes de substances psychotropes. «Pour les substances psychotropes, il s?agit, le plus souvent, de détournement de produits importés licitement, notamment les benzodiazépines», indique le rapport. Et d?ajouter : «La drogue provenant de la région Ouest est acheminée, d?une part, vers les ports d?Oran et d?Alger pour être exportée à destination de l?Europe et, d?autre part, vers les pays situés à l?est et au sud de l?Algérie en passant par Ouargla, notamment El-Oued qui tend à devenir un carrefour important du trafic à destination de la Tunisie, de la Libye et du Moyen-Orient.» Au-delà de la menace provenant de la frontière ouest, les frontières sud, allant d?El-Oued jusqu'à Tamanrasset, sont également un danger certain, caractérisé par l?implantation de réseaux de trafiquants de drogue. Outre le trafic concernant la résine de cannabis qui transite par notre pays, les services de lutte signalent également un certain nombre de saisies de cocaïne et d?héroïne introduites en Algérie par colis postaux en provenance d?Europe, par fret maritime ou aérien. D?autres quantités proviennent des pays subsahariens à travers des réseaux ayant des relais dans la capitale et dans d?autres grands centres urbains du pays. «Cela induit que l?Algérie constitue un espace de transit privilégié», précise le rapport, vu que plus de 90% des quantités saisies par les services concernés, ces dernières années, sont destinées à être commercialisées dans d?autres pays d?Europe, d?Afrique et du Moyen-Orient. En 2002, ce pourcentage a évolué à 73,50%.