Ce jeudi à 15h 15, le rez-de-chaussée d?un immeuble réhabilité lors des travaux de confortement entrepris après le séisme du 21 mai 2003, s?est effondré à la rue Boualem-Khelil, face à l?APC de Bab El-Oued, au lieu dit Bazita. Aucune victime n?est à déplorer, mais la bâtisse reste menacée. Les locataires n?ont pas encore été évacués. Par ailleurs, un autre immeuble s?est également effondré dans la même commune. C?est la face cachée des travaux de confortement mal réalisés. Ce jeudi à 15h 15, le rez-de-chaussée d?un immeuble s?est effondré. «Un immeuble classé orange par les services du Contrôle technique de construction (CTC), à la suite du séisme du 21 mai 2003. Des travaux de confortement avaient été effectués. Mais quels travaux de réhabilitation ? «Les entrepreneurs ont eu 70 millions de centimes pour chaque appartement, mais les travaux ont été bâclés. Quelques coups de pinceau et le carrelage a été mis sur l?ancien. C?est du bricolage», a avancé une victime. Son voisin déclare : «Heureusement que cet effondrement a eu lieu, car nous étions oubliés. Isolés, nous n?existions pour personne, cela fait quarante ans.» Et de poursuivre : «Fort heureusement, il n?y a pas eu de victimes, seul un quadragénaire a été légèrement blessé.» Ces locataires du 3, rue Boualem-Khelil, ont échappé à une mort certaine si l?effondrement s?était produit la nuit. Le toit s?est effondré juste au niveau des pièces où dorment généralement ces familles et au-dessus des toilettes collectives. «En une fraction de seconde, le toit s?est écroulé», témoigne une locataire qui n?a plus où dormir avec les cinq autres membres de sa famille. Résignés et choqués, les locataires ont décidé de passer leurs deux nuits consécutives dans la cour. Un voisin explique : «Le mur de soutènement a été touché. Tout va finir par s?effondrer.» «A l?origine, expliquent les locataires victimes de ce sinistre, le voisin, propriétaire de la maison du 19, rue Ahmed-Bouder, a entrepris des travaux. Chaque nuit, à partir de 21h, il reprend ses travaux avec le Poclain, c?est alors que nos demeures vibrent, mais nous nous sommes dit que cela passera. Ce n?est rien.» L?un d?eux affirme : «Je lui ai parlé, il y a plus d?un mois et il m?a répondu : ??n?ayez pas peur, je fais très attention??.» Une quarantaine de personnes, qui résident dans cinq studios, sont menacés par l?effondrement «progressif» de la bâtisse. Le jour du sinistre, les autorités locales, le président de l?APC, ainsi que la police et les pompiers se sont déplacés sur les lieux. Du côté de l?APC, en l?absence du P/APC, le vice-président chargé de l?urbanisme, Saïd Mekhazni, a déclaré : «Il s?agit d?une vieille bâtisse, comme toutes celles de Bab El-Oued. Trois familles, locataires de l?Opgi, ont été touchées par la catastrophe. Le P/APC, les vice-présidents et les techniciens s?y sont déplacés. Tout le monde est au courant.» Il a précisé que ledit voisin est titulaire d?une autorisation de détruire et de construire : «Il est en règle.» Interrogé sur le sort de ces locataires, le vice-président a répondu : «Le P/APC est l?ordonnateur. Il est le seul habilité à prendre des mesures? C?est le wali délégué qui devrait prendre la décision. A notre niveau, nous n?avons pas les moyens de les reloger ailleurs.» Par ailleurs, M. Mekhazni a indiqué qu?une autre bâtisse, au 15, rue Jean-Jacques-Rousseau, s?est également effondrée. Est-ce là la face cachée des travaux de confortement mal réalisés ? Enfin, au moment où nous mettons sous presse, les locataires sinistrés n?ont pas encore été évacués.