Angoisse n 17 familles vivent sous la menace de l'effondrement de leur immeuble, ébranlé par deux séismes. Après celui du 4 septembre 1996, l'immeuble a subi de sérieux dégâts qui ont été accentués par le dernier séisme de 2003. Le rapport d'expertise, datant de 2001, fait état de l'apparition de fissures obliques très importantes par leurs ouvertures et qui ne cessent, depuis, de s'élargir. «Aucune disposition de remise en état pour sécuriser cet immeuble n'a été prise jusqu'à maintenant», déclare un habitant de l'immeuble. Sur l'une des façades de l'immeuble, une impressionnante fissure court du rez-de-chaussée jusqu'à la terrasse. Une fois à l'intérieur de l'immeuble, on constate que pour accéder au premier étage, des poutres en bois assemblées par des clous servent d'escaliers. «Les sapeurs-pompiers les ont remplacés après leur effondrement lors du séisme de 2003», explique un jeune. «Ils nous ont dit que c'est provisoire», dit un autre, furieux. Ce qui reste des marches représente un réel danger pour les personnes qui les utilisent tous les jours. Dépourvus de rampe et fissurés de partout, «on hésite longuement, avant de les emprunter». Au quatrième étage, une partie des escaliers penche dangereusement vers le bas et risque de s'effondrer à tout moment. Etage par étage, les habitant insistent pour montrer l'étendue des dégâts. Une femme se plaint du faux plafond qui s'effrite. «Parfois, quand je suis à la cuisine, je reçois des morceaux de plâtre sur la tête.» Pour éviter que ses tapis se salissent, une femme les couvre avec da la bâche en plastique. Le faux plafond est dans un tel état que les briques apparaissent. C'est le cas dans toutes les pièces et dans tous les appartements de l'immeuble. Le plancher n'est pas en meilleur état. Surélevé à différents endroits, le carrelage se décolle obligeant le déplacement des meubles. A certains endroits, les fissures sont si importantes qu'il est possible de voir chez le voisin d'à-coté. Les inondations sont également fréquentes. «L'eau de pluie pénètre par les plafonds», déplore une vieille femme. Les locataires de l'immeuble assurent que le vice-président de l'APC est déjà venu et qu'il a refusé de monter dans l'immeuble «car il trouvait cela dangereux.» «Au niveau de l'APC et de la wilaya, on se contente de faire des P-V. et des constats, en vain», déclare, excédé, un vieil homme. Le président de l'APC de Bab El-Oued, Mohamed Babou, dit être au courant de l'état désastreux de la bâtisse en question mais assure qu'il y a pire. «L'immeuble est classé rouge 5 depuis le séisme de 2003 et est inscrit dans le programme de rénovation financé par la Banque mondiale», fait savoir le P/APC. Selon lui, les services de l'APC font de leur mieux pour évacuer, dans les plus brefs délais, les locataires de l'immeuble. «Il se peut qu'ils soient inclus dans les prochains quotas de logement destinés aux personnes à reloger.» «Peut-être pendant ces vacances de printemps», ajoutera-t-il. Sadek, habitant de l'immeuble, craint cependant, que «l'on attende un drame pour faire avancer les choses».