Une équipe pluridisciplinaire veillera à l´élaboration des programmes thérapeutiques adéquats. Le directeur général des établissements pénitentiaires, M.Felioun, a procédé hier au lancement de l´unité d´évaluation et d´orientation au niveau de l´établissement et de réadaptation d´El Harrach, à Alger. Créée dans le cadre du programme de la modernisation du secteur pénitentiaire, cette unité aura à prendre en charge la réception de certaines catégories de détenus ainsi que les détenus dangereux. Les prisonniers visés sont, en outre, ceux qui ont écopé de plus de deux années de prison. Pour ce faire, une équipe pluridisciplinaire composée essentiellement de deux psychologues, d'un médecin, d'un officier de rééducation et d'une assistante sociale, procédera à diagnostiquer les facteurs criminogènes, afin d´élaborer les programmes thérapeutiques adéquats. "La période d´évaluation dure entre 60 et 90 jours" a indiqué Mme Leila, psychologue à l´établissement de réadaptation d´El Harrach." Au courant de cette période, les prisonniers seront traités selon les cas et le degré de la dangerosité qu´ils représentent. Généralement, ces personnes sont celles qui ont commis des délits d´une extrême gravité mais aussi ceux qui ont été arrêtés pour des abus sexuels. Ces personnes représentent un danger et pour la société et pour l´établissement pénitentiaire" a ajouté la psychologue. Concernant maintenant la durée du programme de la prise en charge, Mme Leila a indiqué que cela dépend de la personnalité du détenu. C´est-à-dire, plus le potentiel de réinsertion est faible, plus la durée de la prise en charge sera longue et vice versa. Néanmoins, la période de prise en charge n´excède pas les huit mois. "Mais rien ne garantira que ces prisonniers, une fois la détention arrivée à terme, ne récidivent car l´expérience des autres pays dans ce domaine a démontré que cette prise en charge ne fera que diminuer la dangerosité du criminel" a estimé notre interlocutrice. Il convient de souligner, en outre, que cette équipe a bénéficié, au mois de septembre 2004, d´une formation spécialisée au niveau des établissements pénitentiaires du canton de Montréal au Canada. Cette formation a été dispensée en collaboration avec le programme des Nations unies pour le développement Pnud. Par ailleurs, cette unité a été formée dans le cadre de l'application des dispositions de la nouvelle loi portant code de l'organisation pénitentiaire et la réinsertion sociale des détenus, engagées par le ministère de la Justice, cela afin de réadapter le secteur de la justice aux exigences contemporaines. En ce sens, et pour concrétiser lesdites dispositions, le ministère de la Justice, l´administration pénitentiaire et le programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) ont signé, le 23 janvier 2003, un accord de partenariat. Lequel accord a donné naissance à un projet qui vise à faire bénéficier l´administration pénitentiaire des expériences relatives à la gestion et le traitement des condamnés par l´administration de la justice et la Commission nationale de réforme de la justice a, dans son rapport final, adopté un programme d´action allant dans ce sens. Dans ce rapport, il est question de l´amélioration des conditions de séjour, le développement de la formation et de l´enseignement professionnels dans les établissements pénitentiaires. Aussi, la réhabilitation du travail pénal associant l´exécution de la peine avec la mise en valeur et l´exploitation des terres est un autre objectif visé par ce programme. Ce dernier s´est d´ailleurs concrétisé, notamment dans la prison de Berrouaghia où les détenus se sont mis au travail de la terre.