Ambiance Pour réussir des retrouvailles émouvantes, il n?y a pas mieux que le sport. Dans l?ex-Lotissement Michel, la joie était, mardi, au rendez-vous. Ils étaient venus. Ils étaient tous là. Vieux, jeunes et petits badauds du quartier Haï el-Badr, dans la commune de Bachdjarah, ont saisi l?occasion du 5 Juillet pour se rassembler, faire la fête et se transmettre des témoignages entre générations, l?espace d?un après-midi. «C?est inoubliable», dit Ami Merzak, un homme infatigable malgré ses 60 ans et qui est tout le temps là, quand il s?agit d?inculquer quelque chose de merveilleux aux petits. Cette chose merveilleuse fut, hier, les retrouvailles entre ceux qui ne se sont jamais croisés depuis des lustres, ce fut aussi un hommage à titre posthume à ceux qui ne sont plus là et aussi une «leçon» d?émulation à la génération montante. Au menu, des exhibitions d?arts martiaux brillamment exécutées par une génération biberon qui, par ses prouesses, a fait pleurer un champion d?Algérie de judo, Mouloud Mezghiche, intraitable, des années durant, sur les tatamis et décidé à remporter l?ultime combat de sa vie, celui contre la maladie. Il y avait aussi des matchs entre vétérans dont quelques internationaux dans les petites catégories durant les années 70 et des cadeaux et trophées en guise de récompenses aux anciens sportifs du quartier et aux enfants ayant réussi à concilier sport et scolarité. «Pour les récompenses, nous avons évidemment pris en compte les bulletins scolaires. Si l?élève n?a pas de bonnes notes, il ne fera plus de sport ! C?est cela notre devise», a averti Zoheir Benkerfa, président du club sportif WRHB et un des organisateurs de ces joutes. Dans une ambiance de fête, très riche en couleurs, les petits ont été primés pour leurs efforts fournis durant toute l?année en faisant passer le taux de réussite de 40% des années précédentes à plus de 70% cette année. Pour l?avenir, les organisateurs voient désormais grand, même si les moyens financiers et matériels font défaut. «Nous envisageons de jeter un pont entre l?ancienne génération et les jeunes du quartier pour que la joie soit éternelle. C?est la meilleure manière d?éviter à notre progéniture l?enlisement dans le trou profond de la drogue et des vices de la vie quotidienne», a ajouté le président du club. Avec les moyens du bord, Haï el-Badr, paisible quartier de quelque 100 000 habitants et qui n?est autre que le quartier d?enfance du professeur Senhadji, chercheur spécialiste du sida de renommée mondiale, auquel une invitation a été adressée, veut sortir lentement mais sûrement de l?oubli. Ses enfants s?évertuent à se serrer les coudes. Ne dit-on pas que l?union fait la force ?