La revendication linguistique et culturelle berbère a répandu l?emploi, comme prénoms, des noms des grands souverains et des héros de l?antiquité. L?un des plus répandus est assurément le nom du roi numide Massinissa. Massinissa est, sans doute, le plus grand souverain berbère de l?antiquité et l?un des plus grands de tous les temps. On le considère, à juste titre d?ailleurs, comme le fondateur du premier Etat algérien et comme l?unificateur de la Numidie. Il s?est d?abord allié à Carthage avant de se rapprocher des Romains, pour récupérer les territoires de ses ancêtres, annexés par Carthage. Massinissa a développé son royaume, sédentarisé les Berbères et favorisé les lettres et les arts. A sa mort, peu avant 149 avant J.- C., les habitants de Thouga (actuelle Dougga, en Tunisie) ont érigé un mausolée sur lequel son nom est transcrit, en caractère phéniciens et libyques (alphabet berbère antique : MSNSN, qu?il faut lire : MASENSEN , c?est à dire mas n sen «Leur Seigneur», le mot mas, «seigneur» étant encore conservé dans les dialectes targuis. Sur le mausolée de Dougga figure également le nom du père de Massinissa qu?on lit dans la formule : MSNS W GYY, à lire : Masensen aw Gayaya, Massinissa, fils de Gayaya. Le nom est transcrit par les auteurs latins Gaya. Il est à rapprocher d?un prénom en usage chez les Touareg : Agiya. Ces prénoms pourraient provenir du verbe berbère eg «être, faire», avec le sens de «faiseur, celui qui agit, qui est actif». (à suivre...)