Avec Massinissa, le prénom Jugurtha est, sans doute, le plus répandu. Petit-fils de Massinissa, Jugurtha a hérité d?une partie du royaume de Numidie à la mort de son oncle, Micispa, le reste allant à ses cousins. Il finit par s?emparer de tout le royaume, puis il s?est opposé aux Romains, dont il a voulu secouer le joug. Cela lui a valu une longue guerre. Vaincu par la trahison et non par les armes, il a été emmené à Rome où il est mort en 104 avant J.-C. Jugurtha est orthographié Iugurtha par les auteurs romains. Il faut sans doute le lire Yugarten, en berbère Yugar-ten : «Il les a surpassés, il les a vaincus», d?un verbe : ager : «Dépasser, surpasser, vaincre», attesté dans les dialectes berbères modernes. Aujourd?hui, le prénom est tantôt repris sous la forme latine, francisée : Jugurtha, berbère modernisée : Yugurten, ou encore, sous la forme arabisée, Yughortha. Le diminutif le plus courant est Ghorta. Un autre nom de souverain berbère répandu est Juba. Ce nom a été, en fait, porté par deux grands souverains. Le premier, appelé Juba I est connu pour s?être opposé aux Romains. Vaincu à la bataille de Thapsus (42 après J.-C.), il préfère se donner la mort plutôt que de tomber entre les mains de l?ennemi. Le second Juba, appelé Juba II, est le fils du premier. Elevé à Rome, il a été, sa vie durant, l?allié des Romains. Il est connu par ses écrits. Juba est la forme latine du nom. Sa forme originelle est Yuba, forme que l?on retrouve chez les Touareg. Il provient peut-être de ebbi, bbey : «Couper, trancher, par extension décider.» Ici : «Il a décidé, il a jugé.»