Parcours Agrippa va fréquenter de nombreux personnages, mais aussi des philosophes et des occultistes dont il subira les influences. C?est le cas du kabbaliste, Augustinus Ricius, ou du philosophe, Erasme, avec lequel il a entretenu une correspondance. Il avait 24 ans quand il a rédigé son célèbre ouvrage La philosophie occulte (en latin : De occulta philosophia) qui ne paraît que vingt ans plus tard, à Cologne, en 1531-33. Ce livre, en trois volumes, est considéré, encore aujourd?hui, comme l?un des ouvrages fondamentaux sur la magie. Agrippa réfute l?idée que la magie soit le fait des démons, mais la présente comme une science qui, par l?utilisation des forces de l?esprit, parvient à réaliser des prodiges. «Le vrai sens de la magie et de l?alchimie, écrit-il, n?est pas dans les livres. C?est pourquoi, les efforts de ceux qui cherchent sans discernement à pénétrer les secrets de la nature sont voués à l?échec? Il dépend de nous d?accomplir les prodiges annoncés avec tant de hardiesse par les mathématiciens, les magiciens, les alchimistes et les nécromanciens, sans crime ni offense contre Dieu ni la religion? C?est en nous que se trouve le magicien.» C?est là une anticipation sur la parapsychologie qui, quelques siècles après, va se pencher sur les phénomènes psychiques qui relèvent justement de forces inconnues. On ignore dans quelle mesure il a appliqué lui-même ses théories et ses connaissances du psychisme. Cependant, ses contemporains lui ont fait la réputation d?un magicien qui réalisait des prodiges. A la fin de sa vie, il a abandonné la magie pour la théologie et déclaré dans son ultime ouvrage intitulé Paradoxe sur l?incertitude, que la vanité est l?abus des sciences et que la recherche de la connaissance est vaine.