William Bonin était un pervers sadique qui avait violé et étranglé des dizaines d?adolescents en Californie du Sud. Sans remords et sans pitié, il a profité des opportunités que lui procuraient les vastes et labyrinthiques autoroutes de cet Etat, ce qui lui valu son surnom de «Freeway Killer». Chose rare pour un tueur en série, il a souvent tué avec des complices différents, qui avaient l?âge de ses victimes. Il a été reconnu coupable de 14 meurtres, mais aurait, au moins, dix à vingt victimes de plus à son actif. Le père de William Bonin, un vétéran de l?Armée, était un alcoolique violent et irresponsable qui, un jour, avait hypothéqué leur maison aux cartes. Alors que Bonin était un tout jeune enfant, son père quitta la maison pour aller vivre à l?hôpital pour vétérans de la région. Il mourut peu après d?une cirrhose du foie. La mère de Bonin, Alice, l?abandonnait souvent, avec son petit frère, aux soins de son propre père, bien que ce dernier l?ait violée durant son enfance et soit un pédophile notoire. Elle avait un point commun avec son défunt mari : elle adorait jouer. Elle passait tout son temps libre au bingo, au point d?en oublier ses enfants, et les voisins affirmaient que les frères Bonin étaient toujours affamés, sales et mal vêtus. A 8 ans, William Bonin fugua (ou fut chassé par sa mère, selon les versions) et vagabonda jusqu?à ce qu?il soit arrêté dans le Connecticut. Il avait volé des plaques d?immatriculation et fut envoyé dans un centre d?éducation surveillé pour mineurs. Cet établissement n?avait, en fait, rien de pédagogique et le jeune garçon y fut violé par des adolescents plus forts que lui. Le centre était une véritable maison des horreurs où le sadisme sexuel, les punitions dignes de l?Inquisition et les bagarres au couteau étaient monnaie courante. Selon les rapports médicaux du «centre d?éducation surveillée du Connecticut», Bonin fut, un jour, approché par un adolescent plus âgé que lui, qui voulait avoir des relations sexuelles. «Bien qu?il fût apeuré, Bonin accepta de coopérer si l?adolescent lui attachait les mains derrière le dos, ce qui ? selon lui ? lui permettrait de se sentir plus en sécurité et moins effrayé». Pour le Dr Jonathan Pincus, neurologue à l?hôpital de l?Université de Georgetown, qui examina Bonin durant son incarcération après les meurtres, cet incident en dit long sur l?enfance de Bonin. Le fait que ce garçon de 8 ans avait des connaissances sexuelles et demanda d?être attaché ? et donc contraint ? conduisit Picus à penser qu?il avait déjà été violé auparavant. «Il est presque certain qu?il avait été abusé sexuellement, ligoté et forcé par un ou des adultes antérieurement». (à suivre...)