Résumé de la 2e partie Un silence pesant règne dans le noir du premier tunnel où le train 8017 s?est immobilisé. A la lumière de sa torche, Angelo Caponegro est surpris de découvrir que même un enfant de 7 ans a les cheveux gris. Signe de vieillesse ou... Angelo Caponegro serre les dents. Il s'avance lentement vers le tunnel. Chaque pas qu'il fait lui coûte, représente une victoire sur sa peur. Mais c'est son devoir. C'est à lui qu'il appartient de découvrir ce qui est arrivé au train 8017. Il a dépassé la dernière voiture du convoi. Maintenant, il est sous la voûte. Il règne un silence total. Il s'arrête devant la porte de l'avant-dernier wagon. Il l'ouvre, monte et pénètre dans le premier compartiment. Il y a huit personnes sur les banquettes : des hommes, des femmes, des enfants, avec des piles de bagages et d'objets hétéroclites comme en emportent les réfugiés. Tous ont l'air de dormir. Angelo tape sur l'épaule de l'homme qui est le plus près de lui : il s?effondre lourdement sur le plancher, entraînant dans sa chute une vieille dame qui s'immobilise dans une pause grotesque. Cinq minutes plus tard, Angelo Caponegro sort du tunnel. Le mécanicien a du mal à le reconnaître, tant son visage est décomposé. Il prononce d'une voix blanche : «Morts... Ils sont tous morts. Il y a plus de cinq cents morts.» Angelo Caponegro a fait son rapport aux autorités. Mais, en raison de la guerre, la censure a décidé de tenir l'événement secret. Lorsque la commission d'enquête a publié ses conclusions longtemps après, elles sont passées presque inaperçues. C'est pourquoi l'accident le plus étrange de toute l'histoire du chemin de fer est, de nos jours encore, pratiquement inconnu. L'explication en est aussi logique que terrible. Dans le tunnel, il y a une forte rampe, la plus raide de tout le parcours. Les deux locomotives n'ont pu la franchir. Elles se sont immobilisées. Pour repartir, les mécaniciens ont dû pousser leurs machines au maximum. Ils ont mis autant de charbon qu'ils pouvaient dans leurs chaudières. Mais celui-ci, en cette période de guerre, était de qualité médiocre. Une terrible quantité d'oxyde de carbone, ce gaz inodore et mortel dégagé par la combustion, s'est immédiatement répandue dans le tunnel. Les voyageurs et les mécaniciens ont dû mourir sans s'en rendre compte, en quelques minutes. En tout, il y a eu, dans cette nuit du 3 au 4 mars 1944, cinq cent vingt et une victimes. Les quatre survivants ont dû leur salut au fait que l'arrière du dernier wagon où ils se trouvaient était hors du tunnel. Mais ils ont été gravement intoxiqués. Outre que leurs cheveux sont restés gris, le gaz a provoqué chez eux des lésions cérébrales irréversibles. Quant à Angelo Caponegro, jamais il n'a pu oublier le train 8017.