Résumé de la 1re partie Au début des années 1960, Taos, veuve de guerre, craint que ses beaux-frères, qui vont procéder au partage des biens familiaux, ne la lèsent. Le lendemain, Taos, voit de sa fenêtre, ses beaux-frères sortir ensemble, accompagnés du cheikh du village. Elle appelle aussitôt Tahar. ? Va vite les rejoindre ! ? Je dois me tenir à distance, dit-il ? Essaye de te rapprocher le plus près possible de l?assemblée et ne perds rien de ce qui se dira ! Le jeune garçon fait oui de la tête. Mais au fond de lui, il se dit que c?est une précaution bien inutile puisque, de toute façon, il n?a pas le droit d?intervenir dans la discussion. Dès que ses oncles et le cheikh se sont suffisamment éloignés, il les suit. Ils se rendent précisément sur le terrain qui appartient en propre à son père et qui, en principe, ne doit pas entrer dans le partage. Avant qu?il ne quitte la maison, Taos a insisté pour que ce terrain reste la propriété exclusive de Omar et de ses enfants. ? Ne te fais pas avoir ! Ne te fais pas avoir ! Les quatre frères et le cheikh prennent place au pied du vieil olivier qui trône au milieu du terrain. C?est un arbre gigantesque, qui ne donne plus de fruits depuis longtemps, mais que l?on conserve comme une relique. Selon la croyance répandue dans la région, les arbres de ce genre sont habités par des esprits bénéfiques qui étendent leur protection sur les maîtres des lieux. Tahar se cache derrière un fourré et tend l?oreille : le cheikh, après avoir évoqué le nom de Dieu et celui du Prophète, incite les frères à se montrer équitables, en accordant à chacun des héritiers, la part qui lui revient, puis il demande qu?on procède au recensement des biens. Belkacem donne la liste des terrains à partager ; ? Nous allons faire des lots et procéder au tirage au sort, dit le cheikh, nous confierons à Dieu le soin de répartir les parts entre vous, en espérant que personne ne sera lésé ! Les frères se regardent et gardent un moment le silence. Puis Belkacem parle de nouveau. ? Ce ne sera pas nécessaire, vénérable vieillard, nous avons fait les lots ainsi que la répartition, nous voulons seulement que tu entérines le partage ! Le cheikh, surpris, dévisage les quatre hommes. ? C?est vrai, vous êtes d?accord ? ? Oui ! ? Et la famille de votre frère défunt ? ? Elle est d?accord aussi? Et puis, c?est un partage qui l?avantage ! En plus de son lot, nous nous engageons, mes frères et moi-même, à subvenir à ses besoins jusqu?à ce que son fils aîné soit en âge de travailler ! ? Voilà qui est réjouissant, dit le cheikh, Dieu vous rendra au centuple le bien que vous ferez à la veuve et aux orphelins? Maintenant, énoncez devant moi les parts de chacun?puis allons annoncer à la veuve sa part et celle de ses petits ! Belkacem le fait. Tahar manque de sauter de sa cachette et de crier son indignation : sa mère et ses frères héritent du plus mauvais lot et le terrain de son père a été partagé entre ses voraces d?oncles ! (à suivre...)