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Une ville, une histoire
L?olivier de la discrétion (5e partie)
Publié dans Info Soir le 19 - 07 - 2005

Résumé de la 4e partie Taos obtient que l?on refasse le partage qui lèse ses enfants. Son beau- frère lui propose de l?argent pour renoncer à ce droit, elle refuse.
Le partage va donc être refait. Depuis, Belkacem et ses frères se montreront hostiles avec Taos et ses enfants, mais ces derniers tiennent bon : le partage sera refait.
A quelques jours de là, on apprend que le partage sera refait, mais par un autre cheikh, le précédent étant malade.
? Le partage sera fait comme la première fois, dit Taos, et nous serons encore lésés !
? Que pouvons-nous faire ? dit Tahar, désespéré
? Si au moins tu étais grand, tu participerais au partage !
? Mes oncles ne veulent pas !
Taos, désespérée, demande à son fils de l?accompagner sur les lieux où se fera le partage.
? Tu te rendras malade, dit le jeune garçon.
? C?est sur le terrain de ton père, n?est-ce pas ?
Tahar ne répond pas.
? Allez, dit-elle, viens avec moi !
Il doit bien l?accompagner. Taos pleure en revoyant le terrain que feu son époux a acheté et que ses frères veulent garder pour eux.
? C?est injuste, dit-elle, il ne doit pas entrer dans le partage, puisque Omar l?a payé avec son propre argent? Un argent qu?il a économisé pendant des années !
? Nous le récupérerons plus tard, dit Tahar pour la consoler
? Non, si nous le perdons cette fois-ci, nous le perdrons pour toujours !
Elle va et vient, comme si le contact de ses pieds nus avec le sol la réconfortait.
? C?est un beau terrain, ton père rêvait de construire une maison ici? Il restera suffisamment de terre pour aménager un jardin?
Et elle se met à pleurer.
? Tout ce qui va nous échoir, ce sont des terrains incultes et rocailleux !
Elle s?approche du vieil arbre mort dont le tronc sonne creux. Elle l?entoure de ses bras.
? Et toi, olivier, on dit que tu es habité par un esprit : ne pourrais-tu pas intercéder en notre faveur ?
Et elle se met encore à pleurer.
? Hélas, personne ne nous aidera? Ah, si seulement je pouvais participer à ce partage, je dirais toute la vérité concernant ce terrain et le reste, je ne laisserais pas mes beaux-frères me dépouiller et dépouiller mes enfants !
? Tais-toi, dit Tahar, tu vas te rendre malade !
? Dis-moi, dis-moi pourquoi ne participerais-je pas au partage ?
? Parce que tu es une femme, dit Tahar, et que les femmes ne participent pas aux assemblées des hommes !
? Mais c?est injuste !
? C?est la tradition, dit Tahar, on ne peut rien faire? Ce n?est pas toi qui vas changer l?ordre des choses ! (à suivre...)


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