Résumé de la 4e partie Naufragé, Sindbad put, après plusieurs jours, trouver une île et même une source d'eau qui lui permit de se rétablir. «Les forces m'étant revenues, je m'avançai dans l'île, marchant sans tenir de route assurée. J'entrai dans une belle plaine, où j'aperçus de loin un cheval qui paissait. Je portai mes pas de ce côté-là, flottant entre la crainte et la joie ; car j'ignorais si je n'allais pas chercher ma perte plutôt qu'une occasion de mettre ma vie en sûreté. Je remarquai, en approchant, que c'était une cavale attachée à un piquet. Sa beauté attira mon attention, mais, pendant que je la regardais, j'entendis la voix d'un homme qui parlait sous terre. Un moment ensuite, cet homme parut, vint à moi et me demanda qui j'étais. Je lui racontai mon aventure ; après quoi, me prenant par la main, il me fit entrer dans une grotte, où il y avait d'autres personnes qui ne furent pas moins étonnées de me voir que je l'étais de les trouver là.» «Je mangeai de quelques mets qu'ils me présentèrent ; puis, leur ayant demandé ce qu'ils faisaient dans un lieu qui me paraissait si désert, ils me répondirent qu'ils étaient palefreniers du roi Mihrage, souverain de cette île ; que chaque année, dans la même saison, ils avaient coutume d'y amener les cavales du roi, qu'ils attachaient de la manière que j'avais vue, pour les faire couvrir par un cheval marin qui sortait de la mer ; que le cheval marin, après les avoir couvertes, se mettait en état de les dévorer ; mais qu'ils l'en empêchaient par leurs cris et l'obligeaient à rentrer dans la mer ; que les cavales étant pleines, ils les ramenaient, et que les chevaux qui en naissaient étaient destinés au roi et appelés chevaux marins. Ils ajoutèrent qu'ils devaient partir le lendemain, et que si je fusse arrivé un jour plus tard, j'aurais péri infailliblement, parce que les habitations étaient éloignées et qu'il m'eût été impossible d'y arriver sans guide.» «Tandis qu'ils m'entretenaient ainsi, le cheval marin sortit de la mer comme ils me l'avaient dit, se jeta sur la cavale, la couvrit et voulut ensuite la dévorer, mais, au grand bruit que firent les palefreniers, il lâcha prise et alla se replonger dans la mer.» «Le lendemain, ils reprirent le chemin de la capitale de l'île avec les cavales, et je les accompagnai. A notre arrivée, le roi Mihrage, à qui je fus présenté, me demanda qui j'étais et par quelle aventure je me trouvais dans ses Etats. Dès que j'eus pleinement satisfait sa curiosité, il me témoigna qu'il prenait beaucoup de parts à mon malheur. En même temps il ordonna qu'on eût soin de moi et que l'on me fournît toutes les choses dont j'aurais besoin. Cela fut exécuté de manière que j'eus sujet de me louer de sa générosité et de l'exactitude de ses officiers.» (à suivre...)