Résumé de la 3e partie Un homme prétend que Ahmed a ramassé le portefeuille qu?il a perdu. Or, le vieux retraité n?a ramassé qu?un morceau de cuir ! ? Cet homme se trompe, gémit Ahmed, je n?ai ramassé qu?un morceau de cuir ! ? Il dit qu?il a des témoins qui t?ont vu prendre le portefeuille ! ? Mais ces témoins se trompent, ils ont dû prendre le morceau de cuir pour un portefeuille ! Tu ne me crois pas ? ? Bien sûr que je te crois, mais l?homme semble si certain? Ahmed fond en larmes. ? Tu ne me crois pas ! Il se retourne vers sa femme qui s?en prend aussitôt à lui. ? Je t?ai déjà dit que ta manie de ramasser les ordures allait t?apporter des ennuis. ? L?homme demande qu?on lui rende son portefeuille, autrement il portera plainte ! ? Ce n?est pas possible, ce n?est pas possible ! gémit Ahmed. Un peu plus tard, le second fils d?Ahmed, Tahar, arrive. On le met au courant de l?affaire. Il s?en prend directement à son père. ? Si des gens t?ont vu prendre le portefeuille, c?est que tu l?as pris? ? Non, non, dit Ahmed, je n?ai fait que ramasser un morceau de cuir ! Toute la nuit, il va répéter cette phrase à sa femme. ? Moi, je te crois, dit son épouse, mais des gens t?ont vu? ? Si tu dis cela, c?est que tu ne me crois pas ! ? Il faut te mettre à la place de ce type qui a perdu son bien ! ? C?est quelqu?un d?autre qui l?a pris, pas moi ! Et il pleure comme un enfant. Le lendemain, l?homme revient et menace de nouveau. ? Si vous ne me remettez pas le portefeuille que votre père a pris, je porterai plainte ! Il y avait dans le portefeuille une somme assez importante : dix mille dinars. L?homme est prêt à fermer les yeux si on lui rend son argent. On tient un conseil de famille et on décide de donner à l?homme la somme qu?il demande. ? Qui vous dit que cet homme ne ment pas ? dit Louisa. ? Il a des témoins ! ? Nous aussi nous produirons des témoins en mesure d?attester de l?honnêteté de Ahmed ! ? Tu voudrais aller en justice ? dit Omar, affronter le scandale ? ? Il vaut mieux régler le différend à l?amiable ! Le différend est donc réglé. Ni Omar ni Tahar ne font de reproches à leur père, mais celui-ci se sent si humilié qu?il s?enferme dans le silence. Lui, d?habitude si gai, ne sourit plus, ne bricole plus, ne sort même plus, comme s?il avait peur que les gens se moquent de lui. Il reste assis sur une chaise, à regarder dans le vide. ? Ahmed, le supplie sa femme, ressaisis-toi, tes enfants ont payé, tu ne risques rien ! Mais il refuse de sortir de sa léthargie. Les mois suivants, son état de santé se détériore brutalement. Il est alité et, quelques mois après, on le retrouve sans vie.