Contrôle La France durcit et multiplie les mesures contre l'immigration clandestine. Celles-ci feront l?objet, très prochainement, d?un décret d?application. Sous l?impulsion du ministre de l?Intérieur, Nicolas Sarkozy, le gouvernement français a annoncé, hier, les nouvelles mesures visant à restreindre le nombre d?immigrés en situation irrégulière en France. Il s?agit, de mettre fin aux «détournements de procédure en matière d'immigration familiale», notamment les mariages de complaisance, l'octroi de titres de séjour pour des mariages ayant doublé entre 1999 et 2003 (23 000 à 50 000). A cet effet, il a été décidé de créer une «mission d'inspection interministérielle» qui sera appuyée par une «étude d'une modification du code civil» afin de «lutter contre la fraude» lors de mariages célébrés à l'étranger. La France entend, également, s'attaquer à la question des «faux demandeurs d'asile». Ainsi, l'allocation d'environ 10 euros par jour accordée aux demandeurs pour se loger ne sera plus versée s'ils refusent un hébergement. A ce propos, en 2004, 65 000 demandes d'asile ont été déposées et environ 90% ont été rejetées, selon les données officielles. Autre cible, les employeurs de clandestins qui vont être contraints à contribuer «aux frais d'éloignement», a indiqué le ministre de l'Intérieur qui a manifesté son intention de procéder à une véritable «opérations coup-de-poing contre les filières d'emploi d'étrangers en situation irrégulière». Le gouvernement a aussi confirmé son souhait d'augmenter le nombre de consulats à l'étranger qui délivreront des visas biométriques (avec photos et empreintes numérisées), ainsi que de relier informatiquement services consulaires et préfectoraux. Le but est de s'assurer que ceux qui entrent en France avec un visa de tourisme retournent effectivement dans leur pays. Il convient de rappeler dans ce contexte que Sarkozy avait affiché, le mois dernier, son intention d'augmenter à 23 000 les expulsions en 2005 contre 18 000 l?an dernier. La capacité des centres de rétention administrative, va, ainsi être doublée. Et la pression va s'accroître sur les pays d'émigration afin qu'ils accordent plus largement les laissez-passer consulaires indispensables aux expulsions. Si tel n'était pas le cas, ces pays s'exposeraient «à des mesures restrictives en matière de délivrance de visas de court séjour» par la France, a tenu à mettre en garde le ministre de l'Intérieur. Le gouvernement entend également encourager le retour volontaire en accordant dans certains cas, dès septembre 2005, une allocation plus importante, qui passe à 2 000 euros par adulte, 3 500 euros par couple, augmentés de 1 000 euros «par enfant mineur jusqu'au troisième et 500 euros» par enfant supplémentaire. Enfin, selon les autorités françaises, le nombre d?immigrés clandestins est évalué entre 200 000 et 400 000 personnes. La majorité (70%) des immigrés recensés sont originaires des pays du Maghreb et d'Afrique occidentale francophone.