Amélioration de procédure de reconduite à la frontière, durcissement d'entrée et de séjour en France et lutte sans merci contre les sans-papiers. L'Elysée vient de délivrer sa nouvelle «feuille de route» à son ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire, Eric Besson. Le président Nicolas Sarkozy, veut une amélioration de procédure de reconduite à la frontière, un durcissement d'entrée et de séjour en France pour les travailleurs étrangers et une lutte sans merci contre les filières de sans-papiers. Dans le document émis le 31 mars par l'Elysée, largement commenté dans la presse de l'Hexagone, notamment Le Figaro, il est précisé les grands axes sur lesquels doit s'articuler la nouvelle politique d'immigration à mener par Eric Besson, et qui se résume à «cibler l'immigration de travail», concentrant les efforts sur la lutte contre la fraude à l'immigration familiale, principalement les mariages forcés et les unions de complaisance. A ce propos, Nicolas Sarkozy écrit: «Dans le contexte actuel de l'emploi, et compte tenu d'un taux de chômage de 22,2% des étrangers non communautaires, d'après l'Insee, toute perspective d'une relance globale, massive et indifférenciée de l'immigration de travail doit être fermement écartée», avant de préciser que l'Etat français recourrait à l'immigration de travail dans le cas où les «entreprises françaises se heurtent à une pénurie structurelle» et quand il s'agit d'admettre «des personnes dont il est avéré que la venue sera favorable au dynamisme et à la création d'emplois dans notre pays». L'autre volet de la directive élyséenne, s'appuie sur une politique d'aide des pays d'origine dont ils sont issus, suite au courroux de certains pays africains qui dépendent beaucoup des fonds de leurs émigrés. Leurs ressortissants seront soumis à un régime spécial «au moyen de visas de circulation, de cartes de séjour saisonnier et de toutes les solutions juridiques permettant la mobilité sans ouvrir droit à une résidence définitive». Autrement, la présidence se dit favorable à la venue d'étudiants étrangers et estime que «la France doit être, en mesure d'accueillir chaque année au moins 50.000 étudiants étrangers, en diversifiant ses sources de recrutement à l'échelle planétaire». A ce propos, les autorités françaises s'assignent comme objectif de 70% d'étudiants dans des disciplines indispensables au développement économique et au bien-être des populations des pays d'origine. Les étudiants étrangers pourront d'ailleurs circuler sans entrave entre la France et leur pays durant leurs études. Cependant, le gouvernement Fillon doit atteindre ses objectifs dans sa politique d'éloignement des étrangers, en situation irrégulière. D'ailleurs, l'ex-ministre de l'Immigration, Brice Hortefeux, avait effectué 20.000 reconduites et 10.000 retours volontaires, dépassant ainsi les chiffres demandés. Eric Besson a pour mission d'aider au retour, estimé à 30% actuellement. A L'Elysée, on demande l'amélioration de la procédure de reconduite à la frontière et la simplification de son contentieux. Ainsi, un contrôle renforcé sera appliqué en recourant à la biométrie et la réduction de la fraude pour les visas de court séjour. A ce titre, on indique que les accords de «réadmission des clandestins devront être passés avec vingt pays au total en 2009, contre dix actuellement». La priorité gouvernementale, pour l'année 2009, est la répression des filières clandestines, qui s'accentuera pour atteindre les objectifs chiffrés de 5000 interpellations, contre 4300 en 2008. La nouveauté réside aussi dans la «lutte de l'esclavage moderne», qui visera 1500 employeurs de clandestins en 2009, contre 1220 en 2008. Concernant la politique d'asile, rappelons qu'en 2008, sur un total de 42.000 dossiers instruits, seuls 36% ont connu une suite favorable, confortant la France dans sa première place à l'échelle européenne dans l'accueil des réfugiés.