Rencontré à la plage Padovani, aâmi Saïd (72 ans) est un amoureux de la mer, non comme lieu de baignade, mais de pêche. «Les cafés ne m?intéressent plus car je ne suis pas un fan des dominos. Ici, tout est beau et surtout calme». Sur un air de nostalgie et de regret, aâmi Saïd raconte ses souffrances au «pays des merveilles» «A 22 ans, j?ai commencé à travailler en France dans les mines. J?ai connu le véritable esclavage ! J?attendais avec impatience la période des congés pour revoir ma famille.» Aujourd?hui, il se livre avec délectation à sa passion. Le matin, il ramène son hameçon et se dirige vers la côte. Dans l?attente de quelques cibles (poissons), il se met à fredonner quelques airs de chansons chaâbies (Ya rayah, Lh?mam lli rebbitou, El barah). Aâmi Saïd n?a pas caché son mécontentement vis-à-vis des comportements de «certains virus» voulant transformer les plages en lieux de débauche et de délinquance. «Auparavant, les plages étaient propres, les gens y venaient en famille et le respect qui prévalait était une valeur qui, malheureusement, commence à disparaître au fil des jours. Désolant !» Aâmi Saïd, profitant de la présence de journalistes, a voulu rendre hommage à tous ses amis ayant quitté ce monde depuis des années : «Reposez en paix mes amis, je vous rejoindrai un jour.»