Phénomène Depuis le début de la saison estivale, un grand nombre de méduses a envahi les eaux du rivage de la côte centre du pays, au grand dam des vacanciers adeptes des stations balnéaires. Tout au long du mois de juillet, les baigneurs, à travers les différentes plages de la wilaya de Tipasa, n?ont cessé de «jouer au chat et à la souris» avec les méduses, en faisant trempette dans l?eau puis en se réfugiant sur le sable en attendant que le courant les emporte. Leur présence, fort décriée par les baigneurs «qui en ont eu pour leur peau» en allant les côtoyer dans l?eau, est «un phénomène normal», expliquent des universitaires du Centre national de documentation sur la pêche et l?aquaculture (Cndpa) de Bou Ismail. Cette présence des méduses est cyclique, se produisant tous les 10 ans environ, selon les observations de scientifiques. Leur grand nombre sur le rivage et les zones côtières du centre du pays, «est dû à des courants importants» qui les ont rejetées sur les côtes algériennes, voire méditerranéennes, selon un membre du Cndpa. Leur apparition estivale serait due également au fait que les hivers précédents ont été rigoureux en Europe, ce qui a provoqué des brassages des eaux et, par conséquent, une prolifération et une profusion de phytoplancton créant un «bloom». La piqûre de méduse est provoquée par la présence d?un venin (des neurotoxiques) que celle-ci projette sur sa proie pour la paralyser et se défendre. Il existe en Algérie deux espèces de méduses ; les plus courantes qui sont les aurélia de couleur violacée et les vellela de couleur brunâtre, pas dangereuses pour l?homme, contrairement à la cubo méduse du Japon. Les méduses, présentes sur les côtes algériennes, quand elles piquent un baigneur, provoquent une réaction du type urticaire, voire un état de stress avec dyspnée (difficulté de respiration) et un ralentissement du rythme cardiaque. Les personnes piquées par les méduses, au-delà de l?effet désagréable, s?en sortent en général avec une brûlure et une petite cicatrice qui se résorbe sitôt l?été passé, rassurent les spécialistes du Cndpa. Ceux-ci indiquent, en revanche, que les pêcheurs souffrent plus de leur présence car elles sont à l?origine de la destruction de nombreux filets. La méduse, composée de 90% d?eau, s?accroche aux filets et obstrue les maillages, ce qui empêche la capture du poisson et alourdit le filet qui craque sous le poids de ces organismes gorgés d?eau. S'agissant du repli des méduses des côtes du centre, celui-ci ne pourrait être définitif, selon les spécialistes, qui notent que les méduses sont présentes dans nos rivages et il suffit qu?il y ait un courant pour qu?elles reviennent taquiner les baigneurs dont certains se sont avérés de bons éboueurs de méduses, histoire de meubler leur temps de vacances sur les plages.