Patrimoine n Ces manuscrits, rares, ont été achetés récemment par la Bibliothèque nationale chez des particuliers. Cette acquisition entre dans le cadre de la politique de collecte, de conservation et de communication destinée aux chercheurs et spécialistes. Ces ouvrages sont constitués d'un Essai d'explication du Coran, par Abderahmane Ben Mohamed Makhlouf Thaâlibi, d'un commentaire sur la théologie, par Ali Ben Ali El-Boukhari, d'un manuscrit incomplet sur le même thème et de quatre autres, portant sur la philosophie, la grammaire et la théologie, émanant de spécialistes différents. Une étude philosophique et logique de Chems Eddine Ben Mohamed El-Attab El-Khasradji, une recherche sur la rhétorique de Ibn Malek, rédigée par Abou Mohamed Abdellah Djamel Eddine, ainsi qu'une investigation sur la théologie, d'un auteur inconnu, font également partie de ces écrits anciens. Le coût total de ces manuscrits est de l'ordre de 240 000 DA, soit 140 000 DA pour les quatre premiers ouvrages et 100 000 pour les trois derniers, le tout versé à ces nationaux, détenteurs de ces véritables trésors culturels, que les sociétés algérienne, maghrébine et africaine ont produits jadis. Par ailleurs, les critères d'achat des manuscrits, par cette institution, se fondent à partir d'une échelle qualificative et évaluative, relevant désormais d'une nouvelle discipline, appelée «codicille» ou science des manuscrits. Cette échelle intègre la notoriété de l'auteur et du copiste, la valeur muséologique (ancienneté), la valeur thématique (contenu), la rareté, le genre calligraphique, la nature et l'état de la reliure, la qualité du papier du document et, éventuellement, les fioritures, illustrations, ainsi que les commentaires sur le sujet traité. En général, la Bibliothèque essaie d'acheter tous les manuscrits qui lui sont proposés, au regard de sa stratégie de collecte, de rassemblement, à l'échelle du territoire national et de sauvegarde de ce patrimoine en péril, d'après M. Bouzid Khelili, chef de département des manuscrits, d'autant que certains documents méritent, dira-t-il, d'être détenus par celle-ci. Ce centre, considéré comme la solution idoine à une véritable prise en charge des manuscrits, sera appelé à préserver ceux, notamment, entreposés dans les khizanate (bibliothèques traditionnelles), réparties à travers un grand nombre de ksour qui sont soit une propriété individuelle, grâce à un héritage de père en fils, soit familiale, soit celle d'une tribu ou d'une zaouïa.