Bilan n Les violences dans les zones kurdes d'Iran, essentiellement réparties sur les provinces administratives du Kurdistan et de l'Azerbaïdjan occidental, ont fait officiellement 12 morts, dont 8 soldats. L'Iran a accusé ouvertement ce dimanche les Etats-Unis et la Grande-Bretagne d'être les instigateurs des récents troubles dans les régions frontalières avec l'Irak à fortes communautés arabe (sud-ouest) et kurde (nord-ouest). «Nous disposons d'informations selon lesquelles les Etats-Unis interfèrent dans le nord-ouest de l'Iran, cela est inacceptable et nous allons bientôt protester auprès des Etats-Unis», a déclaré devant la presse le porte-parole des Affaires étrangères Hamid Reza Assefi. «Les Etats-Unis sont pris dans un bourbier (en Irak), c'est pourquoi ils essaient de semer le trouble dans la région», a dit M. Assefi. «D'après nos informations, les Anglais sont intervenus dans les troubles au Khouzistan, certains (des agitateurs) ont été entraînés dans des bases sous contrôle britannique en Irak», a-t-il ajouté. «Nous avons protesté auprès de la Grande-Bretagne en différentes occasions», a-t-il dit. Les provinces du Khouzistan, à forte communauté arabe, et celles du Kurdistan et de l'Azerbaïdjan occidental, ont été secouées, au cours des derniers mois, par des troubles qui ont fait de nombreux morts. Les violences dans les zones kurdes d'Iran, essentiellement réparties sur les provinces administratives du Kurdistan et de l'Azerbaïdjan occidental aux confins de l'Irak et de la Turquie, ont fait officiellement 12 morts, dont 8 soldats qui auraient été tués par un groupe indépendantiste. Selon des organisations non gouvernementales, le bilan serait plus lourd. Les autorités, très sensibles sur les questions ethniques, diffusent les informations au compte-gouttes. Les troubles ont commencé en juillet, après la mort d'un jeune, Seyed Kamal Astom, recherché par la justice et abattu lors de son arrestation. Les autorités l'ont décrit comme un trafiquant, des milieux kurdes comme un indépendantiste. Les manifestations ont secoué plusieurs villes. Les autorités ont accusé des éléments contre-révolutionnaires et le Pejak, un groupe qui serait lié au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), rebelle de la Turquie voisine, d'essayer d'exploiter la situation. La mort de huit soldats au moins est imputée au Pejak. Ahvaz, capitale agitée de la province pétrolifère et fortement arabophone du Khouzistan iranien, a été, fin juillet, le théâtre de nouveaux affrontements, causés officiellement par une vaste escroquerie. Ahvaz et la province ont connu en avril plusieurs jours d'affrontements entre la population arabe et les forces de sécurité. Officiellement, cinq personnes ont été tuées et des centaines d'autres arrêtées. Ahvaz a aussi été secouée le 12 juin par quatre attentats à la bombe qui ont fait six à huit morts selon les sources. La population iranienne serait persane à 51%, azérie à 24, kurde à 7% et arabe à 3%.