Interrogation n Pourquoi Riadh El-Feth n?est plus ce qu?il était naguère, attrayant et attractif, beau et accueillant ? Que reste-t-il de ce monument, témoin du faste d'une époque et de la politique de l'infitah de Chadli ? Il n'est plus, aujourd'hui, qu'une pâle copie de ce qu'il fut il y a quelques années. Deux raisons ont précipité la déchéance du colosse : la dépréciation continue du dinar et l?insécurité des années 1990. «Houbel», ce n?est pas le dieu sur terre qu'avait inventé Koreich à l'époque pré-islamique pour l'adorer dans une mecque en ébullition, mais un splendide coin surplombant la baie d?Alger, scintillant la nuit et imposant le respect le jour. Houbel, c?est Maqam Chahid, un amas de béton et de fer construit en 1984 par une société canadienne à coups de milliards, pour commémorer le 30e anniversaire de la Révolution et devenu, bon an mal an, une véritable icône. Ce sobriquet, mal choisi, a été inventé en son temps par les fidèles de la mouvance islamiste alors très à la page lorsqu?il s?agissait de narguer la politique de l?Infitah de Chadli alors que l?Algérien avait plutôt besoin de bien manger, de bien travailler et de bien dormir. Une fois les trois palmes érigées, Maqam Chahid laisse la voie ouverte à diverses interprétations : il y a ceux qui y voient une tour Eiffel à l?Algérienne, un havre de paix pour les amoureux qui échangent paroles douces et embrassades sur l?immense esplanade attenante. Il y a ceux qui en font le repère et le minaret par excellence quand ils viennent en pèlerinage ou pour affaires à Alger et il y a enfin ceux qui n?y voient qu?un colosse inutilement érigé dont l?argent pouvait être injecté dans d?autres projets d?utilité publique, beaucoup moins fastueux.