Résumé de la 3e partie n Mais quel terrible secret cette maison paternelle abrite-t-elle ? En s?y installant de nouveau, Patricia sent que le voile du passé se déchire petit à petit? Pat se souvint de la colère de Veronica lorsqu'elle avait demandé à reprendre la maison de Georgetown. «Pat, c'est de la folie de retourner là-bas, avait-elle dit. Nous aurions dû vendre cette maison pour toi au lieu de la louer pendant toutes ces années. Tu t'es fait un nom à la télévision, ne le compromets pas en cherchant à ressusciter le passé ! Tu risques de rencontrer des gens qui t'ont connue enfant. Quelqu'un peut faire le rapprochement.» Ses lèvres minces s'étaient pincées devant l'insistance de Pat. «Nous avons fait tout ce qui était humainement possible pour te donner un nouveau départ. Vas-y, si tu y tiens, mais ne dis pas que tu n'as pas été prévenue.» A la fin, elles s'étaient embrassées, aussi émues et bouleversées l'une que l'autre. «Ecoute, avait plaidé Pat. Mon travail est de faire jaillir la vérité. Si je cherche à découvrir ce qu'il y a de bien et de mal dans la vie des autres, comment pourrais-je avoir la paix en n'agissant pas de même pour la mienne ?» Elle pénétra dans la cuisine et décrocha le téléphone. Petite fille, elle désignait toujours Veronica et Charles par leur prénom lorsqu'elle parlait d'eux, et dans les dernières années, elle avait cessé de les appeler papa et maman. Mais elle se doutait qu'ils en étaient irrités et blessés. Veronica répondit à la première sonnerie. «Salut,maman. Je suis arrivée saine et sauve. Il y avait peu de circulation sur la route. ? Arrivée où ça ? ? À la maison, à Georgetown.» Veronica lui avait recommandé de séjourner à l'hôtel jusqu'à ce qu'on livre les meubles. Sans lui donner le temps de protester, Pat poursuivit précipitamment : «C'est bien mieux ainsi, je t'assure. J'ai la possibilité d'installer tout mon matériel dans la bibliothèque et de rassembler mes esprits pour mon interview de demain avec le sénateur Jennings. ? Tu ne te sens pas nerveuse dans cet endroit ? ? Pas du tout. Elle imaginait le visage mince, soucieux, de Veronica. Ne t'inquiète pas pour moi et prépare-toi pour votre croisière. As-tu bouclé tes valises ? ? Bien sûr. Pat, je n'aime pas te savoir seule pour Noël. ? Je serai trop occupée à mettre cette émission sur pied pour avoir le temps d'y penser. Et puis, nous avons déjà passé un merveilleux Noël anticipé ensemble. Ecoute, il faut que j'aille décharger la voiture. Je vous embrasse tous les deux. Fais comme si tu vivais une seconde lune de miel et laisse Charles faire l'amour avec toi. ? Pat ! La désapprobation et l'amusement se mêlaient dans la voix de Veronica. Mais elle parvint à glisser un conseil avant de raccrocher. Verrouille bien les portes !» Pat boutonna sa veste et se risqua dehors dans le soir glacial ; pendant les dix minutes qui suivirent, elle tira et transporta valises et cartons. Celui où étaient rangés le linge et les couvertures était lourd et mal commode, elle dut se reposer toutes les deux ou trois marches pour le monter au premier étage. Dès qu'elle portait un poids, elle avait l'impression que sa jambe droite allait fléchir. Et celui qui contenait la vaisselle, les casseroles et les provisions, elle fut obligée de le hisser sur le comptoir de la cuisine. J'aurais mieux fait d'attendre demain l'arrivée des déménageurs, à l'heure prévue, regretta-t-elle, mais elle avait appris à ne pas se fier aux dates de livraison «fermes». (à suivre...)