Résumé de la 4e partie n Jenie, enfermée dans la salle de bains, attend que sa mère vienne la chercher. Un quart d?heure passe, puis Jenie découvre la triste vérité : Pat, sa mère, est étendue sur le sol, morte. Benber a pris la fuite. Il est trois heures du matin. On emporte le corps de Pat Alison, et l?on confie l?enfant à des voisins. Pendant ce temps, Christian Houssard, alias Charles Benber, l?assassin, rentre chez sa mère à quatre pattes et s?enferme dans sa chambre. Le dialogue qui s?engage alors entre eux n?est pas celui d?une mère et de son fils, mais de deux individus différents, des races qui s?affrontent : la mère blanche, le fils noir ! Le 3 janvier, le lendemain de la mort de Pat Alison, son assassin souffre mille morts, seul dans son lit. Pat a tiré deux fois sur lui et les deux balles l?ont atteint. L?une au bras, mais elle est ressortie, l?autre en plein dans les côtes. Il ne peut plus respirer. Le 14 janvier, il crache du sang et dissimule son drap taché lorsque sa mère veut entrer. Ils se disputent, le fils consent à ouvrir la porte et la mère le traite de fainéant en le voyant au lit? «Je suis malade, dit-il, fous-moi la paix ! ? Qu?est-ce que tu as ? ? La fièvre, j?ai pris froid. ? J?appelle le médecin? ? J?ai dit non ! Fous-moi le camp, donne-moi à boire, c?est tout ! ? Chris, tu es allé faire des bêtises, dis-le-moi, je t?en prie ! ? Mais non, je n?ai pas fait de bêtises. Je te dis que j?ai pris froid, plus la bagarre de l?autre soir, c?est tout. Tu me crois ? OK ?» La mère cède. Autant par lâcheté que par peur du dialogue : «Je te crois, OK.» La deuxième, puis la troisième journée, Christian Houssard les passe à boire de l?alcool dans son lit, pour ne plus souffrir. Le soir du troisième jour, sa mère vient quand même voir comment il va. Et il va mal, il est dans le coma, le lit est inondé de sang. Alors elle s?affole, enfin. C?est en trouvant une balle dans son poumon droit que le médecin prévient la police. C?est une balle de 22? Or, la police cherche justement quelqu?un blessé d?une balle de 22. L?identité réelle de Charles Benber ne résiste pas à l?examen des enquêteurs et Christian Houssard a beau prétendre qu?il s?agit d?une bagarre de rue, on perquisitionne chez lui. Or, chez lui, il y a un gant orange, et devant la maison, une voiture volée. L?analyse du sang est positive, il s?agit bien du même sang trouvé chez la victime. Les tests balistiques sont probants : Charles est l?assassin de Pat Alison, et l?enfant elle-même le reconnaît avec horreur, sur son lit d?hôpital. Mais l?assassin ne parle pas, l?assassin lutte pour vivre. Un chirurgien a réparé son diaphragme, raccommodé une artère et ôté la moitié d?un poumon que l?hémorragie avait envahi. Il est indisponible pour tout interrogatoire pendant plusieurs semaines. Et lorsqu?enfin, la vie reprend le dessus et qu?il ouvre les yeux, c?est pour fermer la bouche. Il ne parlera pas. Il ne connaît pas de Pat Alison, il n?est jamais allé là-bas, il n?a jamais vu cette enfant. Et il continuera de mentir jusqu?à sa condamnation à mort contre toute évidence. Et qui le croira ? Seule, contre toute évidence ? Sa mère.