Atouts n Il est jeune, il est beau, il est à l'aise aussi bien dans les comédies que les films plus cérébraux: l'acteur australien Heath Ledger, à l'affiche dans trois films au festival de Venise, est devenu en un clin d'?il la coqueluche du Lido. Les festivaliers l'ont d'abord découvert dans Brokeback Mountain du cinéaste Ang Lee, où il incarne un jeune cow-boy passionnément amoureux d'un autre garçon, un sentiment tabou dans l'Amérique profonde des années 1960-1970. Son jeu sensible et tout en retenue lui a valu les lauriers de la critique. Autres temps, autres moeurs : il incarne avec bonheur le célébrissime séducteur italien Casanova dans le film d'époque éponyme de Lasse Hallstrvm, une farce divertissante où il enchaîne duels, courses sur les toits de la Sérénissime et conquêtes amoureuses. Enfin, il incarne l'un des Frères Grimm dans la comédie épique de Terry Gilliam qui mêle allègrement sorcières et héros des contes de fées de notre enfance. Même aux côtés de stars aussi impressionnantes que Matt Damon et Monica Bellucci, le jeune comédien a réussi à trouver sa place. Heath Ledger, 28 ans, a fait ses débuts sur les planches dès l'âge de dix ans dans sa ville natale de Perth, avant de jouer dans plusieurs séries télévisées. Il revient ensuite au théâtre à travers deux compagnies réputées, la Globe Shakespeare Company et la Midnight Youth Acting Company. Il décide un jour de transporter son talent sur le petit écran américain dans la série Roar (1997). Il enchaîne avec des rôles dans Le Patriote face à Mel Gibson, un autre Australien qui a réussi à Hollywood, ou encore dans Monster's Ball, face à Halle Berry et Billy Bob Thornton. Visiblement mal à l'aise face à la presse et au public, il garde profil bas et s'échappe à la vitesse de l'éclair à peine les conférences de presse terminées pour éviter l'assaut des fans en quête d'un autographe. Interrogé sur son statut de star, il reste très lucide : «Un acteur de cinéma se doit d'être un modèle car tous ses gestes sont observés, mais je ne recommande à personne de me prendre comme modèle.» Il se veut un acteur et rien de plus. «Je fais ce dont j'ai envie, je fais le métier que j'aime. Je ne parle pas de mes opinions politiques, ça n'intéresse personne», affirme-t-il. Malgré cette modestie, il déclenche des passions à Venise, où chacune de ses apparitions publiques sur le tapis rouge lui vaut des sifflets dignes d'un autre Casanova présent cette année à Venise, le ténébreux George Clooney.