Renaissance Désertés pendant près de dix ans, des villages touristiques tels que Gouraya et Damous renouent avec une activité touristique perdue. Confortablement installés dans leurs bungalows ou faisant du camping près de criques sauvages, beaucoup d'estivants auront, cet été, redécouvert le charme discret de villages côtiers boudés depuis plus de dix ans sur le littoral ouest, de Cherchell jusqu'à Ténès. «Passer des vacances dans un de ces villages toujours aussi paisibles, assoupis dans la tiédeur estivale sentant bien les effluves de pinèdes qui descendent près de l'eau, c'est vraiment un plaisir infini», estime un vacancier. Par exotisme ou par simple volonté de fuir les grandes plages surpeuplées des stations balnéaires, des milliers de vacanciers ont, cette année, jeté leur dévolu sur les innombrables criques et petites plages des villages de gouraya, cherchell, damous, beni-haoua ou hedjret ennous. Face à ce rush d'estivants, les autorités des daïras de Cherchell, Gouraya et Damous ont réactivé les anciens campings et donné en location les plages les plus fréquentées, avec des équipes de la Protection civile pour la sécurité des estivants. Mais, le grand rush a été constaté cet été au village de Damous, dernière collectivité locale de la wilaya de Tipasa ; les plages de Tighaza et Oued Tardjilet, qui s?étendent sur près de 2 km, ont été pratiquement le point de chute de plus d'un millier de campeurs. Si Damous, Gouraya ainsi que Cherchell, dans la wilaya de Tipasa, ont réussi à faire une bonne saison estivale, avec des retombées économiques très importantes pour les commerçants et les communes, il y a également le petit village côtier de Beni-Haoua, dans la wilaya de Chlef, qui a fait le plein cet été. «C'est la première fois depuis de nombreuses années que la plage de Beni-Haoua est pratiquement hérissée de tentes et de parasols», indique un vacancier plutôt porté sur les criques de Téleghnia et de Goussine, dans la daïra de Ténès. A Beni-Haoua, une telle affluence d'estivants, campeurs ou propriétaires de bungalows, n'a pas été vue depuis les années 1990. «On redécouvre avec plaisir ce village, ses forêts et ses jardins parsemés de figuiers», relève un estivant. A Beni-Haoua, les commerçants ont fait feu de tout bois : maraîchers, vendeurs de pastèques et de melons, épiciers comme boulangers, et jusqu'aux petits agriculteurs des montagnes de Breira qui descendaient chaque matin à dos de mulets chargés de figues et d'amandes, se disputaient sur la place du village les faveurs des estivants qui y venaient faire leur marché quotidien. Léthargique le reste de l'année, Beni-Haoua grouillait de vie cet été.